Créations

Mon amie

Je marche à travers les sentiers dans la forêt. Cela me permet de penser à des choses plus positives. Tout peut basculer en un claquement de doigts. Dire que j’étais joyeuse pour tout ce qui m’arrivait. Comme disent souvent mes parents, toute bonne chose à une fin. Sauf que cette phrase est devenue vraie, ma réalité. Parfois, je me réveille et me dis que tout ce cirque n’était qu’un rêve. C’est alors que je me tourne vers la photo de mon amie, à côté de mon lit, et redécouvre la raison de ma peine. Je prends mon cellulaire et texte mon frère. 

-Salut, je suis sur le chemin de la maison! Tu peux partir pour ta fête. Bonne soirée!

Je range mon cellulaire et quitte la forêt pour me diriger vers la place de stationnement. Je rentre dans ma voiture et prends la route. Après quelques minutes, je tourne un coin de rue, puis je me dirige vers la cour avant d’une grande demeure. Je tourne le volant et m’immobilise dans le parcage. Je déverrouille la porte et sors de ma voiture. Je marche dans l’allée et je toque quelques coups à la porte de la bâtisse. J’attends jusqu’à ce que l’entrée de la maison s’ouvre sur une dame d’origine thaïlandaise. Elle me sourit tristement et me fait rentrer dans la maison. Je reste dans le hall tandis qu’elle monte les marches pour aller chercher une petite boîte bleue. La dame revient me voir et met le carton dans mes mains.

-Tiens, Ratana voulait que ses souvenirs t’appartiennent. Si jamais tu as besoin d’aide, viens me voir. Cela va me faire plaisir.

Je lui dis au revoir et quitte sa maison pour ne pas la déranger encore plus longtemps. Je suis chanceuse que la mère de ma meilleure amie accepte que je vienne quelquefois chez elle pour me remémorer les souvenirs d’autrefois. Je rentre dans mon véhicule, ferme la porte et me décide à ouvrir la boîte remplie de pensées. J’y trouve des photos de moi et de Ratana. Je les regarde avec attention. Je les enlève et au fond, je déniche les lettres que je lui ai écrites pendant mon secondaire. J’en déplie quelques-unes, puis les lis. Ça me fait un lourd sentiment de chagrin de revoir les histoires que je lui racontais au début de ma première secondaire. Je commence à pleurer lorsque je range les papiers. Pour cause : les souvenirs qu’ils me procurent. Dire que tout ce qui lui est arrivé a été causé par un fou. Je me dirige vers ma maison familiale. Je rentre chez moi et je commence à faire ma routine. Je vais dans ma cuisine pour prendre un verre d’eau, lorsque l’on sonne à la porte. Je prends ma tasse et je vais répondre. J’ouvre la porte:

-Salut frérot, alors ta fête ne s’est pas bien passée…

Je regarde la personne devant moi et je reste figé sur place. J’échappe mon verre sur le sol. L’eau éclabousse le pantalon de la personne en face tandis que le sol fait éclater les morceaux de porcelaine sur le sol. La personne qui se trouve devant moi n’est pas mon grand frère. Je mets mes mains sur mes yeux, mais je ne divague pas. Les lèvres de l’individu se mettent à bouger.

-Salut, ça fait longtemps qu’on s’est vues. Tu n’es pas contente de me voir?

Elle me touche le bras. Elle est chaude, très chaude. Je la pousse légèrement. Apeurée, je regarde mon amie d’enfance, Ratana, qui est supposée avoir été tuée par son père.

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