Nous avons interviewé Lynda Lemay, une auteure-compositrice-interprète (ACI) québécoise. Nous lui avons posé 11 questions pour son projet des 11 albums. En ce moment, elle est en plein milieu d’un énorme projet : « La vie est un conte de fous » où elle sort onze albums de onze chansons. Les questions que nous lui avons posées sont en lien avec sa carrière, ses inspirations, ses chansons, ses rêves et du Québec. Voici ces onze questions !
Q : Qu’est-ce qui vous inspire l’écriture de vos chansons ?
R : Tout peut m’inspirer des chansons : un moment marquant, un événement choquant dans l’actualité, une rencontre, une confidence… Les relations hommes-femmes, parents-enfants… La naissance, la fin de vie, la mort, tout ça me fascine. En général, ce sont des moments précis de la vie qui me font écrire. C’est comme pour mieux comprendre que j’écris, que je jette sur papier mes préoccupations.
Q : Que voyez-vous de votre carrière dans le futur ?
R : J’ai l’ambition, ou plutôt le grand rêve d’exercer mon métier toute ma vie ou, en tout cas, tant que ma santé me le permettra. Je me vois facilement chanter encore dans 20 ans. Et pourquoi pas, écrire encore à 100 ans…
Q : Quelle est votre chanson préférée sur votre nouvel album ? Pourquoi ? R : Souvent, ce sont mes chansons les plus récentes que je préfère dans mon répertoire, car elles sont le reflet de mes préoccupations ou de mes intérêts du moment. Alors ma chanson préférée de mon nouvel album, pas encore sorti, mais il est fini et livré, sortie prévue pour le 20 janvier, se nomme « L’éternel embouteillage ». Ça parle de la fin de vie. Elle a été inspirée de ma dernière rencontre avec Charles Aznavour qui se désolait d’avoir vu s’éteindre la grande majorité de ses amis.
Q : Quel message voulez-vous donner aux gens avec vos textes ?
R : Faire de la poésie et de la musique permet de tuer les silences. Le grand message de mes chansons, généralement, c’est un message d’espoir. Même quand les chansons sont dures. J’aime qu’on retienne de mes chansons que… ça fait du bien d’oser parler, d’oser dire qui on est, d’oser crier, d’oser être ! Qu’il faut apprendre à se trouver beau comme humain, malgré nos défauts, malgré tous ces drames qui nous alourdissent par moments. La chanson permet souvent aux gens de se sentir moins seuls. Parfois, quand on est plusieurs à s’accrocher à une même chanson, une chanson qui nous ressemble et qui nous rassure, ça nous rappelle qu’on fait partie d’un grand tout et qu’on y a une place aussi importante que n’importe quelle autre place.
Q : Avez-vous atteint vos rêves ?
R : Des rêves, j’en formule tous les jours ! Alors oui j’en ai réalisé plusieurs, des rêves, mais il m’en reste encore autant à réaliser. Chaque matin, je me lève avec de nouveaux rêves en tête. C’est une belle richesse, je trouve, les rêves. Ça nous permet de savoir quelle direction prendre, ça donne de la motivation, ça donne envie de vivre à fond chaque moment. Il y a quelques années, j’ai rêvé d’accomplir un projet fou : onze albums de onze chansons en mille-cent-onze jours ! Ça y est, je viens de livrer le septième tout à l’heure ! Beau sentiment de satisfaction et de fierté. Et je suis en route vers les 8ème, 9ème, 10ème et onzième ! On dirait bien que je risque de réussir ! La seule façon de réaliser les rêves, c’est de commencer par les faire !
Q : Si vous aviez à refaire une chanson, laquelle serait-elle ? Pourquoi ?
R : Je referais la chanson qui s’appelle « La veilleuse », qui figure sur mon premier album. En fait, je ne retoucherais pas à sa composition, mais je la referais en studio, avec des arrangements symphoniques, car c’est toujours ce que j’ai eu dans ma tête depuis sa création ! Je ne l’ai jamais entendue avec les arrangements musicaux que je rêvais d’entendre à l’époque, et je suis encore curieuse de ce que ça pourrait donner comme résultat. J’ai envie de violons, de cuivres, de timbales et tout le tralala. Ça fait partie de mes rêves de le faire, dès que je le pourrai.
Q : Que pensez-vous d’être une chanteuse (auteure/compositrice/interprète) reconnue dans le monde ?
R : Je ne fais pas ce métier pour être connue ou reconnue. Je me serais contentée de beaucoup moins de reconnaissance je crois, et j’aurais été tout aussi heureuse. Évidemment, de sentir que mes chansons plaisent à un très large public, c’est bon pour l’égo, mais c’est surtout l’idée de faire du bien et de donner du plaisir et de l’espoir à plein de gens qui me fait me sentir bien. J’aime les gens, et je crois que les gens le sentent. Ils me donnent beaucoup d’amour en retour ; bel échange. Je me sens extrêmement privilégiée de faire mon métier, alors je travaille fort pour toujours être à la hauteur. La célébrité qui dure, ça vient en général avec beaucoup de travail et de respect envers les gens qui nous entourent.
Q : Êtes-vous fière d’être une artiste québécoise ?
R : Je suis très fière d’être québécoise, fière de représenter le Québec à travers la francophonie avec mes chansons, fière de ce que le Québec a fait de moi comme humaine, et fière de mon accent sympathique, que je n’arriverai jamais à dissimuler, soit dit en passant. Les Européens trouvent d’ailleurs ça très charmant, cet accent-là !
Q : Quel artiste québécois vous inspire le plus ?
R : Actuellement, c’est Émile Proulx-Cloutier qui me plait énormément, mais il me reste encore à aller le découvrir sur scène ! J’ai hâte ! Sinon parmi les artistes que je connais depuis longtemps, il y a Maxime Landry que je trouve tout simplement génial. Et j’ai un gros faible pour Jean-Pierre Ferland qui a écrit plusieurs de nos plus grandes chansons québécoises.
Q : Si vous pouviez faire une chanson en collaboration avec un artiste québécois, laquelle serait-ce ?
R : Si c’était une des miennes, eh ben ce serait sûrement sur « Mon drame » que je fais en duo onze fois dans mon projet avec différents artistes québécois et français. D’ailleurs, sur un des albums à paraître, j’ai fait un duo « Mon drame » qui parle de transidentité avec Bruno Pelletier! Sinon, si c’était une chanson de l’autre artiste, je choisirais peut-être de faire ça sur la très belle chanson de Mario Pelchat « Je ne t’aime plus », avec Mario que j’adore.
Q : Que pensez-vous de l’amour que le Québec vous donne ?
R : C’est le meilleur amour ! C’est pourquoi, malgré le gros succès que je connais à l’extérieur de mon pays, il ne m’est jamais passé par la tête de déménager, d’élever mes enfants ailleurs qu’ici. Pour moi, le paradis, il est ici, au bord du fleuve, avec nos traditions, notre mentalité, notre ouverture d’esprit, notre liberté, nos idées, nos talents, nos ressources ! Je crois fort en nous, au Québec. Je nous aime autant que le Québec m’aime, ça, c’est sûr !