Qu’est-ce que le summer body ? C’est une image d’un corps jugé idéal avec une peau épilée et lisse, un ventre plat, des gros pectoraux, des biceps dessinés, etc. Des influenceurs avec des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, comme Michelle Lewin ou bien Kayla Itsines, ont une grande influence sur leurs abonnés qui suivent leur quotidien. Les publications sur leurs réseaux sont majoritairement des vidéos d’elles qui s’entraînent et qui montrent leurs « corps de rêve ». Par exemple, Michelle Lewin, qui a 15 millions d’abonnés Instagram, propage l’idéologie du summer body à ce qui équivaut à 1,78 fois la population de la province du Québec.
Cependant, les réseaux sociaux ne sont pas les seuls médias qui diffusent l’idée de ce corps. Nous pouvons prendre des arrêts d’autobus ou des magazines comme exemples, chaque modèle a un corps parfait : un summer body. Le fait que même à des endroits publics on ne partage que des modèles qui ont un corps lisse et des abdominaux sculptés fait en sorte qu’on projette l’idée que les seuls corps qui valent la peine d’être montrés sont ceux-là et qu’aucun autre ne serait considéré présentable.
Le problème est que de très jeunes enfants sont exposés à cela et seront plus successibles de ressentir la pression d’avoir un corps qui ressemble aux joli(e)s personnes qu’ils voient. En effet, selon des statistiques faites en 2012 par Myriam Lafortune, responsable du volet éducation et prévention chez ANEB Québec, une fillette de neuf ans sur trois a déjà tenté de perdre du poids et 42% des garçons entre huit et treize ans rapportent avoir tenté de perdre ou de prendre du poids. Cela veut dire qu’un tier des jeunes filles et un peu moins de la moitié des jeunes garçons au Québec ont, d’une manière ou d’une autre, eu envie de perdre ou de gagner du poids ce qui est, selon nous, énorme et inquiétant !
Pour continuer, le principe n’affecte pas juste les jeunes enfants ; les adolescents sont beaucoup en contact avec l’image du corps parfait, eux aussi. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, car ils peuvent prendre ces influenceurs et mannequins comme point de référence afin d’avoir le corps qu’ils voudraient avoir. Toutefois, il est assez fréquent que ces adolescents finissent par avoir des attentes irréalistes pour leur poids. Selon la recherche de Mme Lafortune dans les écoles secondaires du Québec en 2010-2011, 56% des jeunes présentant un poids qui est considéré comme étant un poids santé cherchaient à contrôler leur poids et parmi eux, 71 % ont eu recours à des méthodes présentant un potentiel danger pour leur santé. Voilà d’où vient la problématique, car ces attentes irréalistes peuvent être dangereuses pour leur santé et ils ne décident pas toujours de s’entraîner et de perdre/gagner du poids pour eux. Ils décident parfois de changer leur poids corporel à cause de la pression de la société ou bien des gens qui les entourent. Nous avons interviewé un membre du personnel du Collège Saint-Paul, qui côtoie régulièrement des adolescents, à ce sujet. Nous lui avons posé la question suivante : « Quel message souhaiteriez-vous dire à vos étudiants qui ressentent la pression d’avoir un summer body par la société ou par leur entourage ? » En résumé, elle leur dirait qu’il vaut mieux de s’accepter comme on est et de faire les choses pour soi, en tant qu’humain, afin de trouver un équilibre, que de faire quelque chose car on se sent obligé de le faire, car il y aura toujours de la pression, soit de la société ou des gens qui nous entourent. Elle leur dirait que si tu t’entraînes, il faut le faire pour la bonne raison car si tu le fais parce que tu te sens obligé, ce n’est pas sain et tu vas finir par décrocher.
L’acceptation de soi est un processus par lequel chaque personne doit passer et ça peut être difficile ou facile tout dépendant de l’individu. En revanche, nous croyons que la société devrait aider les jeunes à s’accepter comme ils sont et qu’ils n’ont pas besoin d’avoir la taille la plus mince au monde ou un corps sculpté pour être considéré beau ou belle pour bien paraître aux autres.
Texte rédigé par Lyzia-Pearl Minier et Émile Turcotte