Recul dans le temps pour les femmes du Texas
Par Julianne Lacombe
Penser qu’il existe encore un endroit où les politiciens contrôlent le corps des femmes semble impossible et arriéré. Mais c’est ce que vivent les femmes texanes, dans un endroit où avoir le droit de choisir ce qu’elles font avec leur corps leur a été enlevé. Depuis 2017, les avortements ne sont pas couverts par les assurances maladies, ce qui rend son accès encore plus difficile vu le coût des soins de santé aux États-Unis. En effet, un avortement pendant le premier trimestre de grossesse peut coûter entre 300 et 1200$ américains.
Le 1er septembre 2021, le gouvernement texan a encore plus fait reculer la situation des femmes en interdisant les avortements après plus de six semaines de grossesse, donc après le moment où le fœtus commence à avoir un battement de cœur détectable (cette loi n’exclut pas les cas de viols ni d’incestes). Cette loi peut sembler raisonnable pour certains “pro-vie” qui affirment que l’avortement est une forme de meurtre et est contre nature. Toutefois, pour beaucoup de femmes, cela enlève la simple possibilité de faire un choix. Pour donner une idée, il est rare d’être au courant d’une grossesse avant la sixième semaine. C’est pourquoi, selon moi, cette loi ramène autant le Texas en arrière, parce que certaines femmes vont réaliser qu’elles sont en train de vivre une grossesse et n’auront même plus le choix de l’arrêter. Je pense aux jeunes filles qui, malheureusement, tombent enceinte et qui pourraient mettre leur vie en danger en poursuivant la grossesse, mais ne peuvent pas avorter à cause de la règle du six semaines. La vie du fœtus sera peut-être sauvée, mais est-ce que l’enfant survivra aux changements dans le corps de sa mère? Je pense aux victimes d’agressions sexuelles qui sont obligées de mener leur grossesse à terme. Je pense à toutes ces femmes qui n’ont pas le choix et ça m’attriste de voir qu’en 2022, les femmes n’ont toujours pas le contrôle de leur corps.
Il y a un autre élément qui m’a choquée par rapport à cette loi, c’est la dénonciation. Cette loi encourage les gens à porter plainte contre les femmes qui essaient de se faire avorter après six semaines. Ce ne sont pas seulement celles qui veulent recevoir l’avortement qui risquent de se faire dénoncer, mais également les chauffeurs de taxi qui transportent les femmes à la clinique d’avortement*, les médecins, les infirmiers et les membres de familles
complices. Par exemple, un site web a été mis en place par un groupe “anti-avortement” afin de dénoncer des gens liés à l’avortement illégal. En cas de condamnation, les dénonciateurs pourraient recevoir un montant jusqu’à 10 000$ américains comme “dédommagement”.
En conclusion, cette loi est une preuve qu’il y a encore du chemin à faire pour atteindre l’égalité entre les hommes et les femmes. Parce qu’en 2022, les femmes n’ont toujours pas le contrôle sur leur propre corps.
*Pour montrer leur support au mouvement pro-choix, les compagnies Uber et Lyft (compagnie de taxis) ont annoncé qu’ils allaient dédommager les frais juridiques que leurs employés pourraient avoir à payer s’ils étaient dénoncés.
L’inégalité salariale au Canada
Par Juliane Laneuville
Étonnamment, l’écart salarial entre les hommes et les femmes persiste toujours au Canada, en 2022. L’écart a baissé de 1,04$ (5,5%) depuis 1998, alors qu’il se situait à 5,17$(18,8%) auparavant. Cette baisse est due en grande partie à la répartition hommes/femmes entre les différentes professions, à la hausse du niveau de scolarité atteint par les femmes et à cause de la baisse de la proportion d’hommes dans les employés syndiqués. Toutefois, près du deux tiers de l’écart, en 2018, ne pouvait être expliqué.
En 2019, dans les entreprises de 200 employés et plus, les postes exigeant une formation universitaire sont mieux payés chez les hommes que chez les femmes. La “raison” de cette inégalité serait la durée de l’expérience de travail, dite plus courte pour les femmes. De plus, on “justifie” l’écart à cause des différences dans les effectifs selon le sexe. En effet, les métiers qui, à la base, étaient principalement occupés par des femmes, sont aujourd’hui moins payés ou mal payés. Par exemple, les professeurs n’ont pas un salaire élevé, car auparavant c’était majoritairement des femmes qui enseignaient. À l’opposé, les ingénieurs ou bien les architectes ont un salaire élevé, car c’est « un métier d’hommes ».
En bref, même après plusieurs années d’efforts, les femmes n’ont toujours pas l’égalité et la totalité de leurs droits face aux hommes. L’inégalité salariale a beau avoir baissée depuis 1998, elle persiste toujours, ce qui prouve qu’il nous reste encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre l’égalité que les femmes méritent grandement .
Une femme de littérature
Par Juliette Boutin
Parlons d’une personne ayant été un pilier dans le mouvement du féminisme. Une femme forte, avec des opinions encore plus fortes. Je vais évidemment parler de Simone de Beauvoir. Pour ceux qui ne la connaissent pas ou peu, Simone de Beauvoir est une philosophe, romancière, mémoraliste et essayiste française, née en 1908, à Paris.
Élevée par une mère très catholique, Simone elle-même deviendra croyante. À 14 ans, elle perd progressivement la foi et commence à s’émanciper intellectuellement, sans l’assumer au grand jour. À l’âge de 17 ans, malgré son attirance pour la philosophie, elle fera des études supérieures en lettres et en mathématiques, pour obéir à ses parents. Au cours de cette première année d’université, elle obtiendra un certificat en mathématiques, en littérature et en latin. Il était rare pour une femme de ce temps de faire de grandes études. Elle se fait répéter qu’elle a « un cerveau d’homme ».
En 1929, elle deviendra professeure de philosophie et se liera d’une forte amitié avec le grand philosophe Jean-Paul Sartre. Leurs philosophies, bien que très proches, ne sauraient être confondues. En mars 1931, Simone décide de quitter pour enseigner dans une autre école. Sartre demande le mariage pour que Simone reste avec lui. Elle refuse : « Le mariage multiplie par deux les obligations familiales et sociales […] Je veux mon indépendance. »
En 1945, avec plusieurs philosophes, Simon crée la revue Les Temps Modernes. Ces textes ont pour but de faire connaître l’existentialisme à travers la littérature contemporaine. Toutefois, Simone a de plus grands projets : elle veut écrire ses propres œuvres. En 1949, elle publie Le Deuxième Sexe. Son livre contradictoire vend 22 000 exemplaires en une semaine. Il se fait ensuite traduire dans plusieurs langues et vend 1 000 000 exemplaires aux États-Unis. Elle devient une figure du féminisme. Son livre traite de différents sujets : le mariage, l’avortement, l’infériorité de la femme dans la société patriarcale et lesconstructions genrées de la société. Puis, elle devient une des écrivaines les plus lues mondialement avec la sortie de son livre Les Mandarins.
Simone de Beauvoir décédera en 1986. Elle laissera derrière elle de magnifiques théories et des livres incroyables. En 2008, un prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes est créé.
Un film qui dévoile la vérité
Par Raphaëlle Hince
Au début des années 1960, alors que les États-Unis et l’Union soviétique rivalisaient pour envoyer le premier homme dans l’espace, Katherine Goble et Mary Jackson faisaient partie d’une équipe de femmes noires employées par la NASA dans ses laboratoires en Virginie. Ces travailleuses effectuaient des opérations mathématiques destinées à des ingénieurs blancs avec lesquels elles étaient interdites d’avoir des contacts. Ce film est aussi basé sur une histoire vraie, ce qui rend le tout encore plus touchant. On peut comprendre assez rapidement que les figures cachées, qui sont le sujet de ce film, sont en effet les mathématiciennes noires employées par la NASA. C’est ce genre de film qui démontre à quel point ce type de média peut être puissant et peut parfois avoir un impact positif sur notre société. En effet, beaucoup d’individus sont, à ce jour, encore menés par l’ignorance et en conséquence, par la haine. C’est pour cela que de démontrer à la télévision plusieurs injustices, comme la ségrégation raciale et le sexisme, est extrêmement influent dans le cadre de l’apprentissage de notre société. Ces femmes, qui ont été poussées dans l’ombre durant toutes ces années, méritent d’être entendues et donc, il est important que des films sur le sujet soient réalisés. Le fait que, personnellement, je n’avais jamais entendu parler de ces femmes avant mon visionnement est honnêtement honteux. On nous parle de Neil Armstrong, le premier homme à avoir mis les pieds sur la Lune, mais pas des femmes qui ont fait en sorte que celui-ci s’y rende? C’est ce que j’appelle une hypocrisie très élevée! Il est donc crucial de parler du fait que les femmes, et surtout celles de couleur, sont critiquées et ignorées depuis trop longtemps et qu’elles méritent d’être plus que des figures cachées.