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Évolution ou régression culturelle?

Depuis quelques années, on remarque que la société est plus portée vers les médias américains comme les divers réseaux sociaux, Netflix, Amazon Prime,Youtube, etc. Les moyens et postes de divertissement québécois ont été délaissés à la suite de l’apparition de moyens diversifiés et plus simples d’accès. De ce fait, les émissions et la musique de notre province sont beaucoup moins écoutées et certains craignent la perte de notre culture. Culture et langue pour lesquelles nos parents, grands-parents et arrière-grands-parents se sont battus auparavant.

Les artistes américains ont une visibilité beaucoup plus large que nos artistes québécois, surtout pour la musique. Cela fait longtemps que j’ai vu des jeunes écouter des chansons québécoises qui ne sont pas du rap, qui ont une histoire et de belles paroles. En faisant mes recherches, je me suis aperçue qu’une des seules chanteuses du Québec reconnues internationalement était Céline Dion. Nous avons un vaste répertoire d’artistes qui mériteraient plus de visibilité, d’écoute et d’encouragement. Cependant, le 15 novembre dernier, le Québec nous a montré que la musique québécoise était encore dans certains cœurs par le malheureux décès de Karl Tremblay, chanteur du groupe Les Cowboys fringants. Plusieurs se sont rassemblés à de nombreuses reprises afin de rendre hommage une dernière fois à ce chanteur culte du Québec. Ce jour-là, j’étais en voiture et les chansons du groupe passaient continuellement à tous les postes de radio. J’étais émue, mais un côté de moi ne comprenait pas pourquoi il fallait un décès pour profiter de ces chansons. Les radios francophones devraient mettre davantage nos artistes québécois de l’avant afin que notre culture soit écoutée et ne se fasse pas oublier. J’invite donc chacun à ajouter à sa liste de lecture quelques chansons en français provenant du Québec ou du Canada.

Parlant du groupe Les Cowboys fringants, ils ont une chanson intitulée La Manifestation. Ce passage m’a marquée : « À la manifestation, on rêvait d’révolution. » Il m’a marquée, car on peut faire référence aux manifestations pour la langue française, la loi 101. Selon Wikipédia, « La Charte de la langue française (communément appelée la loi 101) est une loi québécoise qui fait du français […] l’unique langue officielle du Québec. » La loi a été adoptée en 1977, par le Parti Québécois de René Lévesque. Un article a été publié le 12 mai 1989 sur le fait que 60 000 personnes se sont rassemblées à Montréal pour garder la loi 101 et protéger notre langue. Les gens se sont battus pour que le français soit notre langue première et elle est de plus en plus délaissée. Par exemple, lorsque je travaille, il y a des clients de la boutique, qui se situe à Boucherville, qui parlent seulement anglais. Dans la métropole, je peux comprendre, mais à Boucherville ça me choque d’en voir autant, car c’est une ville très québécoise qui parle français. Je trouve ça dommage de voir autant de personnes ne pas savoir communiquer en français après tant de tracas pour rendre celle-ci notre langue officielle. Je suis pour la diversité, mais je crois que le français est à protéger.

De plus, la télévision québécoise est aussi délaissée depuis l’apparition de Netflix et autres plateformes numériques. J’ai récemment écouté le balado Prends un break où les animateurs recevaient Antoine Pilon et Simon Pigeon, des acteurs québécois. Antoine Pilon, reconnu pour ses rôles dans Le Chalet, Complètement Lycée, Désobéir: Le choix de Chantale Daigle, parle de l’avenir de la télévision québécoise. Il dit en gros que même si la télévision québécoise se rend sur les grandes plateformes, il y a quand même un danger. Il dit : « Maintenant, c’est juste qu’on remarque à quel point les gens écoutent plus la télé traditionnelle. Pis c’est dur pour les institutions qui sont là en place depuis tellement longtemps. » D’ailleurs, ce fut difficile pour les employés de grandes institutions, notamment Radio-Canada, qui a fermé environ 600 postes. Dans un texte de La Presse, j’ai lu qu’Alain Saulnier, un expert du monde médiatique et professeur à l’Université de Montréal, s’inquiétait. « Radio-Canada nous appartient, renchérit-il. Elle fait partie de notre patrimoine culturel, de nos gènes, de notre patrimoine comme Franco-Canadiens, Acadiens, etc. Je suis inquiet, préoccupé. […] » Plus haut dans le texte, nous pouvons y lire que la société d’État souhaite réaliser 25 millions d’économie, entre autres en diminuant les contenus de productions indépendantes. La présidente, Mme Tait, a d’ailleurs affirmé : « Ça veut dire moins de nouvelles émissions télé et web et moins d’épisodes pour certaines émissions existantes. » Est-ce inquiétant pour l’avenir des producteurs, productions et acteurs du Québec?
En conclusion, après toutes ces années, une régression se développe et pourrait abîmer cette langue et cette culture, protégées depuis si longtemps. J’invite donc à porter plus attention au contenu culturel de notre province afin de préserver notre culture québécoise. Nous devrions être fiers de notre langue et de notre culture.

Marianne Renaud

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