Créations

De la chasse à la malédiction

Attention, tous les faits rapportés dans ce récit sont purement fictifs.

Le vent soufflait à travers les branches qui encerclaient le lac. Tout était étrangement calme. Il n’y avait aucun bruit du côté des grands arbres. Tout était parfait. La biche s’approcha de l’étang. Elle but longtemps, puis se leva pour poursuivre son chemin. La saison de reproduction approchait à grand pas. Elle détourna la tête et s’écroula en même temps. Du sang coulait de son flanc et ses pupilles se révulsèrent . Son cœur s’arrêta en même temps que sa respiration. Plus un seul mouvement.

-En plein dans le mille! Tu me surprends de plus en plus.

Ziad regarda son ami vanter ses mérites avant d’avancer vers la biche. Il était de nature imposante et sa ferme carrure n’arrangeait rien. Ses yeux d’un vert émeraude étaient à moitié cachés par ses cheveux bruns. Sa main musclée vint prendre le pouls de l’animal avant de la laisser tomber sur le côté. Une en moins, se dit-il. Ziad l’examina une dernière fois avant de la caler contre ses épaules. Il expira brièvement, puis se mit en chemin.

-Est-ce que tu sais s’il reste encore beaucoup d’animaux, demanda Ziad.

-Non, le dernier recensement date de trois ans, mais d’après la carte, il y a une auberge pas très loin d’ici.

Ziad attendit que Léonor passe son chemin pour lever les yeux au ciel. Il ne comprenait pas pourquoi son ami s’acharnait à lire des cartes routières alors qu’ils pouvaient très bien se repérer dans les bois. Les minutes de marche devinrent des heures et le soleil commençait à baisser dans le ciel. Les deux hommes s’arrêtèrent devant une auberge. Une femme d’une trentaine d’années croisa leur regard et vint dans leur direction.

-Bien l’bonjour! Que puis-je faire pour vous? demanda-t-elle.

Léonor commença à demander s’il y avait des chambres libres pour la nuit. La femme hocha la tête et monta les escaliers pour leur montrer leur chambre. Elle ouvrit la porte et tendit la clef.

-Et, dit-elle, faite attention. Ici, les gens qui font de la chasse comme vous subissent de grosses pertes.

La dame referma la porte, laissant les deux hommes seuls avec leurs questions.

-Elle a de la chance que des « gens » comme nous veulent bien les aider avec la chasse, dit Léonor. N’est-ce pas?

Ziad ne répondit pas à sa question. Pour lui, c’était une malédiction qui s’abattait sur ce petit village. Des animaux devenant fous, des forêts saccagées, des eaux polluées. C’était pour cette raison que des chasseurs comme Ziad avaient vu le jour. Pour éviter à d’autres gens de vivre la même souffrance qui l’avait transpercé lors du massacre de ce fameux soir d’été 1997. Il décida de remettre ses souliers et de reprendre son arc.

-Mais qu’est-ce que tu fais? s’écria Léonor.

-Il y a encore un peu de soleil dans le ciel, expliqua Ziad. Je vais refaire un tour pour m’assurer que tout est correct. Non, repose-toi, je vais le faire seul.

-D’accord, n’oublie pas d’apporter une lampe torche.

Ziad sourit à son ami et sortit avec tout son matériel. Il s’enfonça dans les bois aussi facilement qu’il y était sorti. Le jeune homme contourna les arbres. À l’aide d’un tronc d’arbre, il marcha au-dessus de la rivière. Un coyote s’approcha de la source d’eau. Ziad sortit une flèche et prépara son arc. La flèche tomba à un centimètre de l’animal. Jamais il ne ratait une prise.

-Qui êtes-vous?

Ziad se retourna et il crut recevoir une gifle. Devant lui se trouvait cette jeune femme qu’il avait sauvée lors des attaques lancées par les Bêtes. Cette même femme qui ne faisait que le hanter depuis ce mystérieux baiser, le soir du massacre au camp de vacance. Que faisait-t-elle ici?

À suivre…

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