Vie scolaire

Charlie et la chocolaterie : une production signée Arts de la scène

Fébrilité. C’est le premier mot qui m’est venu en tête lorsque je suis entrée au Pavillon des Arts de la Scène le 20 avril dernier, décrivant à merveille l’atmosphère qui y régnait. Après 2 ans d’absence et de restrictions, ce fut la première fois depuis tant de mois que j’avais l’impression d’avoir retrouvé la vie pré-pandémique. Comme nous le disons si souvent, ce n’est que lorsque nous perdons quelque chose que nous réalisons l’importance de celui-ci. Pour ma part, ce proverbe a pris tout son sens lorsque je me suis assise dans l’auditorium et que j’ai pu admirer ce qui se passait autour de moi; les retrouvailles entre les anciens du programme, le personnel de l’école qui encourage les élèves et les bénévoles qui s’assurent que tout roule comme sur de roulettes. Malgré le fait que nous ne pouvions les voir, le niveau d’excitation des acteurs se faisait assurément ressentir dans la salle. 

La production de 2021-2022 sous le thème de Charlie et la chocolaterie était simplement magique et spectaculaire. Je n’arrive toujours pas à croire que les élèves, sous la direction de leur enseignante Mme Marie-Claude Nareau, ont été capables de bâtir cette pièce de A à Z en si peu de temps. Les comédiens étaient beaux à voir sur la scène et leur complicité rendait le tout encore plus divertissant. 

Inspirée d’un conte pour enfants, la réinvention du classique Charlie et la chocolaterie a su nous transporter dans un univers totalement différent, digne de notre enfance, le temps d’une soirée. Je dois dire que j’ai été absolument émerveillée par les chorégraphies présentées sur la scène, et je n’étais pas la seule. Raphaëlle Mandeville, une étudiante du programme des Arts de la scène ayant gradué l’an dernier, est revenue accompagnée de ses anciens camarades de classe afin de visionner le spectacle de cette année et de soutenir le programme. 

«Lorsque la première scène de l’ouverture de l’usine a débuté, j’étais éblouie par les décors. J’ai trouvé cela vraiment joli et je pense qu’ils ont tout misé là-dessus, j’étais  impressionnée. Je pense que les élèves ont été chanceux d’avoir accès à une cinématographie aussi belle!» 

-Raphaëlle Mandeville

Pour ma part, je dois avouer que des images du passé ont refait surface lorsque les travailleurs de Willy Wonka sont entrés en mission avec leur trottinettes sur la scène. Je trouvais que chacun exécutait leur rôle parfaitement et l’effet visuel était sublime. Il y également le carrousel qui nous a tous, sans l’ombre d’un doute, marqués, avec les ballerines et les petits soldats qui dansaient, c’était digne d’un conte de fée. 

Des heures et des heures de travail ont été investies afin que l’enchaînement des numéros se réalise fluidement lors du grand dévoilement. N’ayant pas fait partie du programme des Arts de la scène, j’étais curieuse d’en apprendre davantage sur le déroulement derrière le rideau. J’ai donc interrogé Mme Mélanie Michaud, enseignante et régisseuse de plateau lors de la première représentation, à ce sujet. Elle m’a avoué avoir été surprise de voir que tout se succédait aussi facilement malgré le fait qu’il y ait de nombreux décors volumineux. 

«Le carrousel, la maison, le trône de Willy Wonka, tout ça arrivait à se gérer de façon spectaculaire en coulisse. Tout avait un espace bien précis. Les élèves, les techniciens, les machinistes, tout le monde savait à quel endroit devait aller tel objet pour ne pas que les coulisses soient encombrées et qu’on puisse circuler.»

L’implication de bénévoles, comme Mme Michaud, est essentielle au bon déroulement du spectacle. De plus, celle-ci m’a confié adorer participer aux pratiques et aux générales car l’expérience avec les élèves est vraiment enrichissante.

« Ce sont des moments très marquants pour les élèves, ils sont fébriles dans les coulisses, puis je suis contente de pouvoir les accompagner et les aider à ce niveau là. »

Ne vous inquiétez pas, Mme Michaud n’a pas l’intention de céder sa place auprès des comédiens tout de suite! 

Finalement, j’ai cherché à connaître le point de vue de ceux qui étaient au cœur du spectacle, soit celui de nos jeunes acteurs tous aussi talentueux l’un que l’autre. Rappelons-nous que les élèves les plus âgés de la production ont joué pour la dernière fois sur scène il y a déjà de cela trois ans. Ce n’est pas le public qui manquait à l’appel pour le grand retour : l’auditorium du Pavillon des Arts de la scène était plein à craquer lors des 2 représentations, les 20 et 21 avril derniers. Excitation, angoisse, nostalgie, bref, des émotions, il y en a eu sur le plateau! 

«En toute honnêteté, la dernière représentation de la pièce Charlie et la Chocolaterie a sans aucun doute agité les émotions de chaque interprète sur scène. Le travail d’équipe, la musique, les costumes, le plaisir d’interpréter à nouveau des personnages hors du commun sous des projecteurs, bref, tant d’éléments nous ont manqué au cours des dernières années dans ce programme qui ajoute des moments magiques de notre passage au secondaire. Nous étions si excités à l’idée de se remettre les mains à la pâte et de vivre une toute nouvelle aventure encore une fois!»

-Alexanne Caron, finissante du programme des Arts de la Scène

Comme rien n’est parfait dans la vie, les élèves ont dû travailler avec des imprévus. D’ailleurs, petite anecdote rigolote qui s’est déroulée lors de la première représentation; un des bateaux pneumatiques utilisé pour la rivière de chocolat a percé quelques minutes seulement avant le début de la scène. Pas le temps d’en préparer un nouveau, alors une élève a eu la brillante idée de mettre son doigt sur le trou pour ralentir la perte d’air. Mme Michaud m’a raconté que la comédienne avait vraiment bien récupéré en ajoutant une phrase à sa réplique, qui a bien fait rigoler le public. Les spectateurs n’ont vu que du feu! 

 

Crédit photo : Katya Konioukhova

Les Arts de la scène, une famille pour la vie

Trois spectacles répartis sur cinq années d’études secondaires, ça laisse des élèves marqués à vie qui se souviendront encore longtemps de leur passage dans le programme des Arts de la Scène, supervisé par leur enseignante Mme Nareau. Nous pourrions même dire que les liens qui unissent cette famille sont pratiquement indestructibles!

«Mme Nareau, c’est le pilier du programme. Je pourrais parler d’elle pendant des heures parce qu’elle a tellement eu un grand impact sur ma vie, qui m’a aidé à me dégêner et c’est grâce à elle, je crois, que j’ai l’aplomb que j’ai dans toutes les sphères de ma vie. Elle m’a permis d’acquérir une solidité quand je donne mon opinion puis elle m’a fait comprendre que mon opinion était valable.»

-Raphaëlle Mandeville, ancienne élève des ADS

 

De son côté, Alexanne avait pris la décision de quitter le programme en secondaire 4 afin de pouvoir compléter ses cours de sciences. Cependant, elle a décidé de revenir pour sa dernière année du secondaire pour finir celui-ci en beauté!

«C’était comme revenir chez soi après une longue période de temps. Mme Nareau est celle qui m’a donné la piqûre et cette si grande passion pour le domaine artistique. Je suis si reconnaissante pour tout ce que le programme a pu m’apporter. J’aimerais surtout remercier cette enseignante qui m’a accueillie à nouveau dans la famille cette année et de m’avoir offert l’opportunité d’interpréter un personnage aussi drôle, excentrique et énergique qu’Augusta. J’ai su finir mon secondaire en beauté grâce à sa générosité, sa gentillesse, mais surtout grâce à son grand cœur et à cet amour qu’elle détient pour ses élèves.»

Je pourrais en dire encore long sur cette majestueuse pièce de théâtre mais je pense qu’aucun mot n’arrivera à décrire l’élégance de ce qui nous a été livré. Ceux pour qui j’ai piqué la curiosité, il faudra malheureusement attendre à l’an prochain pour assister à la nouvelle production. En revanche, je suis convaincue que l’attente en vaudra la peine…et vous pouvez être certains que vous me retrouverez assise confortablement dans un fauteuil parmi les spectateurs à titre d’ancienne élève du Collège Saint-Paul. Comme un sage l’a déjà dit ; il n’y a rien de parfait dans la vie, mais selon moi, la pièce théâtrale Charlie et la Chocolaterie se retrouvait assez proche de la perfection!

 

 

 

 

 

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