Après l’avoir contactée, nous nous étions donné rendez-vous dans un petit restaurant à déjeuner à Montréal. J’étais assise sur une banquette et je ne cessais de jeter des coups d’oeil vers la porte en attendant son arrivée. Je ne l’avais jamais vue, alors allais-je la reconnaître ? Mon carnet de notes était proche et j’avais relu mes questions au moins trois fois. Aujourd’hui, j’avais de la chance. Une auteure avait accepté de répondre à mes questions sur sa passion. Puis, elle est entrée. Suzanne Roy a balayé la salle du regard à ma recherche. Je me suis levée. Elle s’est approchée et m’a souri. C’était enfin le moment que j’avais tant attendu.
Je ne peux cacher que cette rencontre a marqué positivement mon esprit de jeune fille. Je ne sais pas si c’est l’humilité dont fait preuve Suzanne Roy lorsqu’elle parle de ses ouvrages, ou sa manière de voir l’écriture qui m’a le plus marquée. Sûrement un peu des deux. Néanmoins, elle a changé plusieurs de mes perceptions de l’écriture.
Je peux affirmer que Suzanne Roy est une auteure. Selon ma définition personnelle, c’est une vraie. Jamais elle ne parle de ses livres comme un produit à vendre. Elle en parle avec passion, décrivant les émotions qu’elle désire faire passer par ses personnages. Elle parle, tout simplement, de ses histoires. C’est tellement beau à voir, que ça m’a donné envie de la lire, en portant un regard différent sur ses romans.
Après cette rencontre, j’ai lu une dizaine des écrits de Suzanne Roy. Chaque fin de lecture m’apportait le même constat: derrière ses histoires se cache une auteure avec une grande profondeur dont ses personnages héritent. Suzanne Roy crée des personnages ayant des âmes marquées par la vie. L’autrice amène ses deux âmes à se rencontrer et à surmonter les épreuves mises sur leur route. C’est beau, c’est poétique et c’est vibrant. Avec cette auteure, le chemin que prennent ses personnages est difficile, cahoteux et parsemé d’embûches, mais il mène à une douce fin qui fait sourire. Selon Suzanne, la fin importe peu. L’important, c’est le cheminement des personnages et leur évolution. Comme quoi les leçons que l’on a comprises en surmontant les obstacles sont plus importantes que la réussite comme telle.
Derrière chaque roman, une morale est cachée. Enfin, ce n’est que mon avis ! Avec Pour le meilleur et pour le pire, j’étais confrontée aux peurs de Jennifer, qui l’ont empêchée de vivre une belle histoire avec Bruno. À la fin de Coeur de verre, je suis persuadée que Suzanne voulait nous dire qu’il est toujours possible de retrouver le bonheur, même si les épreuves nous en ont privé longtemps. Alice, elle m’a montré que l’amour est plus fort que tout et qu’il faut savoir pardonner.
Avec cette autrice qui carbure aux projets, il y a de la romance partout ! Autant lorsqu’elle parle de vampires et de surnaturel que lorsqu’elle parle d’une rencontre suite à un accident tragique. Attendez, je vais vous le prouver.
Celle qui lisait dans les pensées
Jessie a un don particulier. Elle lit dans les pensées. Un beau jour, elle se voit obligée de débarquer dans un petit village afin de s’y cacher. Témoin sous protection, elle doit s’improviser serveuse et travailler au Café Chéri jusqu’au procès de son ancien patron. C’est ainsi qu’elle rencontre un policier, un homme plus doux qu’un agneau, Will. Contrairement à tous les hommes que Jessie a pu rencontrer, celui-ci a des pensées plutôt pures !
Dans ce roman d’action, impossible à déposer, Jessie et Will, deux êtres totalement opposés se rencontrent pour vivre une histoire remplie de hauts et de bas !
Coeur de verre
Dans un incendie, Marianne et Charles, perdent leur petite fille alors que les deux s’en sortent indemne. Depuis ce jour, rien ne va plus pour Marianne. Le deuil est trop lourd à supporter. Elle se rend passer plusieurs jours dans un chalet isolé pour mettre fin à ses jours. Seulement, Samuel, le propriétaire de l’endroit, refuse de la laisser tranquille. Il fait tout en son pouvoir pour éviter qu’elle sombre.
Depuis le décès tragique de sa fille, Marianne ne vit plus. C’est grâce à sa rencontre avec Samuel qu’elle retrouve goût à la vie.
C’est bien simple, avec Suzanne Roy, la romance que plusieurs peuvent trouver «clichée», ne l’est pas. Elle est belle, portée par de jolis mots et des paysages chaleureux. Son approche est spéciale par son type d’écriture et ses idées. On ne peut pas se faire une opinion de la romance sans avoir lu un des romans de cette autrice !
Le déjeuner partagé avec Suzanne Roy a été un moment marquant dans mon esprit d’adolescente. Elle m’a rendue curieuse, m’a appris beaucoup sur son univers et m’a inspirée. Elle m’a montré que la patience est la clé et que le résultat n’est pas ce qui est le plus important !
Raphaëlle Mandeville