Opinions

Le « pays des licornes » selon Richard Martineau

Bonjour cher(e)s lecteurs•ices,

D’ailleurs, Monsieur Martineau, si vous passez par là, bien le bonjour, j’ai une réponse sérieuse à vous donner par rapport au « monde des licornes » dans lequel les Wokes vivent. Mais tout en restant dans le respect et la bienveillance, parce qu’apparemment, dans le monde où je vis, « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! ».

Pour que vous compreniez bien cet article, je vous invite à lire celui de Richard Marineau auquel je réponds : « Les Wokes vivent au pays des licornes » (lien cliquable)

Premièrement, l’expression « Woke » a une signification très floue et peut être interprétée différemment par différentes personnes. Avant de parler du sujet principal, on va passer en revue les principaux «degrés» de wokes.

0° : L’anglais

En tout premier, l’expression la plus vieille, le mot englais « woke » qui vient du verbe « to awake », en français « se réveiller ». En anglais, quelqu’un de woke est quelqu’un de réveillé. Oui je voulais en parler, même si c’est niveau d’anglais école primaire.

Si vous êtes intéressé•e•s à l’historique du terme, le mot woke aurait eu sa signification d’engagement politique dont on va parler durant le XXe siècle. Ça concernait au départ les personnes noires qui devaient rester éveillées sur la route pour éviter d’aller dans certaines villes dangereusement racistes, je vous laisse vous informer là-dessus.

1° : Le progressiste

On entre dans le plus sérieux. Ici, quelqu’un de woke, c’est quelqu’un qui partage des idées et idéologies majoritairement de gauche, de par le fait qu’un woke de degré 1 va se pencher sur des idées novatrices qui pourraient contribuer à une société plus évoluée en terme de mentalité, d’économie, d’écologie, etc. C’est le degré que je vais employer dans cet article, étant donné que je pense que c’est également à celui-ci que vous pensiez. 

Ce premier degré de woke est le plus commun et soutient souvent plusieurs mouvements politiques de gauche, comme la lutte contre le racisme, le féminisme, ou encore l’ouverture d’esprit à la tolérance de la communauté LGBTQ+, ou LGBTTQQIAA2SP+ pour la version longue, ou « La mafia de l’alphabet » pour la version humoristique si vous ne voulez pas prendre le risque de mal ordonner le casse-tête de cet acronyme de nom de communauté franchement un peu vertigineux.

2° : L’extrémiste

« On change tout ! Sans transition ! Que des femmes au pouvoir parce que les hommes sont surcotés ! Révolution ! Comment oses-tu assumer mon genre en disant que je suis un homme juste parce que j’ai une barbe ? C’est honteux ! »

En général, c’est probablement comme ça que les wokes extrémistes pensent. Un woke extrémiste, c’est souvent une déviation d’un woke progressiste qui est radicalisé, qui est dans l’extrême et qui est prêt à devenir extrêmement violent pour que ça change. 

Tout est probablement “extrémisé” chez un woke de degré 2. Supprémaciste noir et matriarcal au lieu d’être pour la justice et le féminisme, ou anti-hétérosexualité au lieu d’être pour l’ouverture d’esprit et la tolérance, par exemple.

C’est d’ailleurs probablement ce degré de woke qui va gâcher des œuvres d’art et vandaliser des commerces et des véhicules en guise de protestation environnementale *AHEM AHEM*.

3° : L’offusqué de tout

Ce degré de woke peut sembler être une blague, mais il est pourtant bien réel. Heureusement, c’est le dernier degré. Ouf !

L’offusqué de tout, comme son nom l’indique, lance des débats extrêmes pour tout et n’importe quoi et s’offusque de tout, même s’il n’y a rien d’offensant. Dès qu’il est mention d’un homme ou d’une femme, le woke (°3) se « awake » pour parler du fait que la personne est peut-être trans ou non-binaire ! Même quand c’est une blague et que ce sont des personnages entièrement faux et fictifs et dont l’intention est seulement de donner un sens à la blague. 

En plus d’être souvent naïf, un woke de degré 3 est le genre de woke qui s’offusque contre une blague faite envers un aveugle en disant que ce n’est pas drôle et que c’est irrespectueux, alors que l’aveugle blagué a bien pris la blague et a ri. Probablement que ce woke au troisième degré est tellement ennuyé dans sa vie qu’il a décidé de partir un débat partout même quand il n’y a pas lieu d’avoir débat pour ajouter un peu d’action dans sa vie.

Rentrons dans la « licornitude » du sujet !

Maintenant que nous avons vu les différents degrés de wokisme, parlons du degré 1, celui qui nous intéresse parce qu’apparemment, ceux-ci vivent au pays des licornes. Il y a une différence entre vouloir que le monde tel qu’il est actuellement s’améliore avec plus d’inclusivité et d’ouverture d’esprit, et vivre au pays des licornes. Dans le premier cas, c’est ce qu’on appelle être woke, le deuxième s’appelle être sacrément défoncé. 

À moins que vous parliez d’être aveugle face à la négativité du monde et être incroyablement naïf en disant qu’ils « vivent au pays des licornes » ! Encore là, c’est faux. Des naïfs, il y en a partout. Donc oui, il y a des wokes qui sont naïfs, mais y’a aussi des non-wokes qui sont naïfs et des wokes qui sont loin d’être naïfs. C’est vrai qu’avec les deux exemples que vous avez pris, c’est facile de croire que « les wokes, ils sont naïfs ! » et c’est normal. C’est vrai que c’est naïf de croire qu’un homme se considère comme femme sur parole, y’en a forcément qui seront des agresseurs qui vont profiter de ça. Sauf que, contrairement au cas de la personne faussement Autochtone, c’est un peu plus compliqué. 

Effectivement, si une personne est Autochtone, elle l’est par ses origines. Il suffit de vérifier les origines de quelqu’un qui s’auto-proclame comme tel pour confirmer ou infirmer leurs dires. Cependant, pour une personne transgenre, c’est une autre affaire et c’est beaucoup moins simple de vérifier une information. 

Parce qu’être transgenre, ce n’est pas une question d’origine. C’est une question d’identité.

En fait, plus précisément, une personne peut changer de genre sans changer de sexe, car le sexe est physique (passer sous le bistouri ou suivre un traitement aux hormones serait donc un changement de sexe) et le genre est une construction sociale. Ce n’est pas une question d’âge ou d’origine, mais de comportement, de façon de penser. Donc non, Monsieur Martineau, vous ne pouvez pas être une vieille africaine, désolé. En fait, plusieurs analyses ont été faites sur le cerveau de personnes transgenres et de personnes cisgenres (une personne cisgenre est une personne non-transgenre, qui s’identifie à son genre assigné à la naissance) et les analystes ont remarqué que les cerveaux de personnes transgenres ressemblaient plus aux cerveaux des personnes cisgenres du genre auquel elles s’identifient plutôt qu’à leur sexe de naissance.

Alors on croit sur parole ? Comment vérifier sinon ?

C’est vrai que c’est compliqué à vérifier, on peut même se demander si c’est possible. C’est un sujet très vaste à aborder car quelqu’un peut s’identifier à un autre genre sans avoir eu de thérapie d’hormones ou de chirurgie, puisque c’est l’ordre des étapes qui justifie ça. Une personne va se considérer transgenre avant de demander une thérapie ou une chirurgie. Certaines personnes sont même transgenres depuis longtemps et ne sont pas à l’aise de recevoir de tel service, ou même certaines n’ont pas les moyens de s’en procurer. Mais ça ne change rien à leur identité, ce sont tout de même des personnes qui ne sont pas à l’aise au corps qu’iels ont et préfèrent être identifié•e•s à un genre différent. 

Donc en gros, il ne faut pas croire sur parole, mais il ne faut pas non plus exiger un traitement chirurgical ou d’hormones, il faut rester dans une zone grise. Parce que c’est super facile de répondre « oui » à « vous sentez-vous comme une femme dans un corps d’homme ? » mais c’est beaucoup plus difficile d’expliquer et de prouver l’existence de ce mal-être. C’est faisable facilement par une personne qui est réellement transgenre, car elle sait comment elle se sent, mais c’est beaucoup plus difficile pour une personne qui prétend l’être pour avoir un avantage. Là encore, c’est pas 100% précis, mais on inclut les personnes transgenres et on fait des efforts pour essayer le plus possible de repousser les personnes qui ne le sont pas.

Naïveté et optimisme : la différence 

Il faut savoir faire la différence entre la naïveté et l’optimisme. Un woke de degré 3 est souvent naïf, car il pense qu’on doit croire sur parole tout le temps. Alors qu’un woke de degré 1 est optimiste, mais pas naïf (pas tout le temps, en tout cas). Il ne faut pas confondre l’optimisme de vouloir que le monde deviendra peut-être un jour plus inclusif et honnête, et la naïveté de penser qu’on vit déjà dans ce monde. Je dirais même que c’est courageux de ne pas se soumettre à la société aussi moche qu’elle soit actuellement, mais de la voir comment elle pourrait être plus tard si on arrive à faire évoluer les mentalités.

Le futur pays des licornes est meilleur que l’actuel pays des ogres

C’est peut-être naïf de penser qu’on pourrait un jour avoir un monde dans lequel tout le monde s’accepterait et se respecterait en étant en harmonie avec l’environnement, mais est-ce que ce ne serait pas encore plus naïf de continuer à faire de telles généralités en disant que « le monde est comme ça » et qu’il ne changera jamais?

– Wylliam « Wylliam avec un Y » Gélinas

Sources:

Article de Richard Martineau « Les Wokes, ils sont naïfs! »

Les Wokes vivent au pays des licornes 

 

Études sur la transidentité dans le cerveau

Daily Science

https://dailyscience.be/30/05/2018/le-transgenderisme-est-inscrit-dans-le-cerveau-des-le-plus-jeune-age/ 

Slate.fr

https://www.slate.fr/story/126833/etre-transgenre-ca-se-voit-dans-le-cerveau 

Wikipedia 

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Causes_de_la_transidentit%C3%A9

Radio Canada

https://ici.radio-canada.ca/nouvelles/special/2018/10/transgenre-cerveau-corps-femme-homme-psychologie-sexe-biologie/ 


Citation voir le monde tel qu’il pourrait être 

Court-métrage « Le Rappel » vers 5:32

https://youtu.be/oyE56xeprQA