Dans le cadre de leur cours de français, les élèves de 4e secondaire devaient, en équipe de deux, rédiger un poème dénonçant une problématique sociale de leur choix. Tout en respectant quelques consignes précises, les élèves ont joué avec les mots et ont usé de créativité afin de présenter une œuvre poétique intéressante et réfléchie. Finalement, pour imager leurs propos, ils devaient créer un visuel représentant l’essence du poème. Bonne lecture! Mme Appleby et Mme Robidoux
Poème de Maxim Larocque et Élizabeth Duguay
Tu venais tout juste de sortir de ton berceau
Déjà tu rêvais de naviguer sur ton bateau
On te répétait que le monde était tout beau
Qu’il était facile de gagner à la loto
On te disait: sois riche, l’argent rend fier
Mon fils la pauvreté te mettra à terre
Au fond de moi, je savais, le pauvre est riche de cœur
La pauvreté, vivante malgré le riche moqueur
Le peuple ne cesse de juger et dénigrer
Ceux qui se retrouvent dans le seuil d’ la pauvreté
On ne connait pas leur passé, ce qu’ils ont été
De pauvres paysans faibles et déguenillés
Le monde doit changer, commencer par s’impliquer
Débuter par se doter de générosité
Afin de se débarrasser de la pauvreté
Pour fonder une société, modeste et épurée
Poème de Béatrice Bertrand et Liam Héroux
Jamais savoir dans quoi tu pourrais t’embarquer
Les gens te traitent de sale prostituée
Au final, ça ne restera jamais un secret
Même si t’essaies de rendre ça plus discret
Tu pries que c’te fois-là soit la dernière
Pis tu pourras faire plaisir à ton père
Ça brise son cœur quand tu loues toujours ton corps
T’arrêtes pas, même si tu sais que t’as tort
Oublie pas que tes parents vont toujours t’aimer
Quand même que tu as manqué de dignité
La vie peut te donner une deuxième chance
Mais tu vas vivre avec les conséquences
Faut maintenant que tu prennes conscience
Tu peux changer, mais faut avoir confiance
Poème de Charlie Côté et Léa-Maria Maalouf
Ne pars pas
En ce moment, je sais à quel point ça n’va pas
Dans ton cœur, dans ta tête, y’a plus rien qui va
Mais écoute mon p’tit, demain ça ira mieux
Pars pas tout de suite, pars pas sans dire adieu
Être ado, c’est pas facile, je l’sais, crois-moi
Les changements, questionnements, le désarroi
Mais les hauts et les bas, crois-moi, font avancer
On passe tous par là, c’t’un passage obligé
J’veux pas t’dire que c’est ta pire décision
Quand ça fait mal, parfois on voit juste une option
Écoute ma p’tite, tout c’que tu vas manquer
Y’a tellement de monde à qui tu vas manquer
J’vais te le dire ce que cette action implique
Une mer de larmes, des cris, de la panique
Est-c’que ça vaut vraiment la peine de partir
Pour qu’on souhaite juste te voir revenir?
Je le sais, tu peines à avoir confiance en toi
Si seulement tu pouvais voir c’que moi je vois
Ta mère, ton père, ils sont tellement fiers
Merci, oui merci, de ne pas t’être éteint hier
Poème d’Audrey Ménard et Noémie Lacroix
Tout a commencé il y a tant d’années
Le besoin impératif de performer
Le besoin à tout prix de sécurité
Le besoin d’être accepté en société
Les exigenc’ que nous nous sommes imposées
C’est sans cess’ que l’on essaie de les combler
Tous les chang’ments auxquels il faut s’adapter
À la pression, il ne faut pas succomber
S’adapter devient toujours plus compliqué
Les angoisses ont trop envahies nos idées
Vit’, l’anxiété commence à nous étouffer
Notre joie de vivre s’est évaporée
Un jour, tout autour de nous peut s’écrouler
Donc à zéro, il faut tout recommencer
L’apprentissag’ de s’aimer et s’accepter
Voilà le défi de notre société
À forc’ de s’impliquer et de s’entraider
D’apprécier ce qui nous a été donné
On peut rayer l’anxiété de nos pensées
Et ressentir un sentiment de fierté
Poème d’Emma Létourneau et Joëlle Martel
Trois petits cochons sans maison
Trois petits cochons forment notre société
Le premier se construit un avenir de pierres
Le second nonconformiste choisit le boisé
Le dernier effronté, de son foin il est fier
Peu importe, le loup errant finit par entrer
Ils le regardent en crachant, dans la ruelle, vivant
Pourtant, il ne s’était pas retrouvé là par choix
Métier dans sa société, son gouvernement,
Son armée, s’est fait renvoyer et perd son chez-soi
Impliqué dans son travail, un abandon violent
Un hippie contemporain, dans un marais conforme
Mais danger, la vague arrive, t’es fait de noyer
Contradiction à la société et aux normes
Solution isolation sans devoir contester
Tu choisis la pauvreté, en guise d’uniforme
Tu as adopté un syle de vie de bandit
Changer ta manière n’est pas ta priorité
Enseveli dans ta saleté et ta folie
Tu pourrais t’envoler, mais tu préfères voler
Et c’est ainsi que le porcelet périt dans son nid
Poème de Loran Major et Patrice Viens
Nous voulons tous un meilleur physique
Selon les standards d’la société
Restreints dans une cage psychique
Certains oublient leur identité
La mode, un outil d’apparence
Telle une flamme pour nous guider
Rassurer nos soucis d’existence
Mais recèle aussi l’obscurité
Faire attention à notre paraître
Jusqu’à en perdre notre fierté
Jusqu’à même se voir disparaître
Il est asteure dans les CV
Juger par les chiffres d’la balance
Il ne faudrait pas s’y reprocher
Vaut mieux montrer de la résilience
Et s’impliquer dans c’qui peut changer
Sois beau, sois sage, sois grand et fort
C’est ce que demande les clichés
Ils détruisent notre bon confort
Donc, bornez pas votre liberté