Don Miguel Ruiz nous offre, dans ce court livre qu’est Les Accords Toltèques, son aide et toutes ses connaissances pour parcourir le dur chemin qu’est la voie de la liberté personnelle. Cet ouvrage, publié en 1997, aide chacun à trouver sa paix intérieure et à faire, de son parcours de vie, le meilleur.
Devenu nagual (chaman) dans la lignée des Chevaliers de l’Aigle, Don Miguel Ruiz fait voir à ses lecteurs la vie d’un tout autre point de vue qui, je dois dire, fait énormément réfléchir. Je vous offre donc, dans cet article, un grand survol des quatre Accords Toltèques ainsi que mes impressions sur ce roman instructif.
Avant d’embarquer dans le vif du sujet, voici un portrait des Toltèques.
Les Toltèques seraient la première civilisation sur Terre. Le mot « Toltèques » signifierait « maîtres bâtisseurs » en langue nahuatl (une langue des Aztèques). Cette civilisation se serait développée au Mexique, dans la ville de Tula et dans la cité d’Hidalgo, entre l’an 900 et l’an 1200.
Ce peuple nomade avait des pratiques chamaniques et auraient eu plusieurs temples pour exercer leurs pratiques. Ils avaient des dieux représentés par les quatre éléments: l’eau, la terre, l’air et le feu. Les Toltèques étaient aussi des artisans et des inventeurs dans les domaines de l’arts, la science, l’écriture et la métallurgie. Il est bien important de savoir que les Toltèques ne sont ni une race, ni une nation mais plutôt des guerriers de la connaissance spirituelle et ils avaient une place importante auprès de la société. Les Aztèques se seraient même nommés descendants des Toltèques pour accéder à un certain prestige. Les enseignements toltèques ont diminué pendant des milliers d’années à cause de la conquête européenne et la peur des persécutions religieuses.
Une croyance circule sur les Toltèques concernant l’existence d’un dieu. La grande pyramide « El Castillo », construite il y a des milliers d’années par les « Chichen Itzá » (les Maya), aurait été érigée en l’honneur d’un sage devin nommé Quetzalcoatl. « Quetzal » signifie « oiseau » et « coalt » signifie « serpent ». Cela veut dire que ce personnage aurait été un dieu de la terre et du ciel. Il aurait veillé sur les Toltèques pendant longtemps.
Don Miguel Ruiz
On dit que Don Miguel Ruiz est né et élevé au Mexique dans une famille de guérisseurs toltèques. C’est sa mère « curandera » (guérisseuse) et son grand-père « nahual » (chaman) qui lui ont appris les enseignements toltèques. Ruiz a fait des études pour devenir chirurgien. Il a finalement rejoint la lignée des Chevaliers de l’Aigle et s’est consacré à la maîtrise des connaissances ancestrales après avoir frôlé la mort lors d’un accident de voiture dans les années 1970. Il a redécouvert ses racines pour ensuite les enseigner dans des séminaires aux États-Unis. Il a aussi enseigné ses connaissances à ses fils et à tous ceux qui ont bien voulu l’écouter. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le dépassement de soi.
Les Quatre Accords Toltèques
Don Miguel Ruiz voit la société comme un grand chao qu’il nomme « mitote ». On vit dans un rêve qu’on construit et notre réalité est dictée par nos valeurs, nos vérités, nos connaissances et nos « Accords ». Ruiz pense que dès l’instant où nous naissons, des valeurs et des courants de pensées nous sont inculqués inconsciemment. Toute notre vie, nous essayons de trouver notre place et qui nous sommes mais cela est complètement impossible car nous n’avons pas une liberté d’esprit. Nous vivons, pour certains, libres physiquement mais non psychologiquement. La planète a des croyances et nous faisons des pactes avec nous-même pour continuer d’entretenir ces pensées. Nous nous faisons généralement domestiquer comme des animaux dès notre jeune âge. Les adultes disent souvent aux enfants ce qu’ils sont capables de faire et de ne pas faire car la vie est faite ainsi. Mais est-ce que l’enfant aurait été capable? Peut-être, oui mais ils ne les ont pas laissés essayer à cause de leurs peurs, connaissances et croyances.
C’est suite à de cet introduction que vous découvrirez les 4 Accords Toltèques qui sont : Avoir une parole impeccable, Quoi qu’il arrive, ne jamais en faire une affaire personnelle, Ne pas faire de suppositions et Toujours faire de son mieux .
Le premier Accord Toltèque: Avoir une parole impeccable
La parole est un pouvoir transmis aux humains mais c’est aussi un poison. On s’en sert souvent pour répandre notre poison émotionnel autour de nous. La parole est en quelque sorte une forme de magie car, avec nos commentaires, nous pouvons jeter un sort à quelqu’un. Par exemple, si quelqu’un fait un commentaire sur votre grosseur, vous penserez toute votre vie que vous êtes gros ou grosse car la personne vous aura jeté un sort et vous aurez fait un accord avec ce sort. Par mal être, une personne peut vous dire des paroles méchantes qu’elle ne pense pas. Malgré le manque de vérité dans ses propos, la personne a répandu son poison émotionnel. Cet exemple démontre pas une parole impeccable.
Avoir une parole impeccable est très difficile. C’est en d’autres termes ne jamais juger ou critiquer quelqu’un ou quelque chose verbalement ou en pensées. Il faut utiliser la parole seulement pour dire ce que nous pensons et non pour médire.
Avoir une parole impeccable, c’est se respecter et se dire la vérité. C’est aussi voir la vie avec un regard extérieur. S’ouvrir et se libérer de tout le poison émotionnel que nous accumulons. Le mot « impeccable » provient du latin « sans péché » qui signifie ne pas pécher contre sois-même, se respecter, s’aimer, avoir une bonne estime de soi et évitant la culpabilité et les comportements influencés par la peur.
C’est un pas vers la liberté et le bonheur car nous brisons les accords que nous avons fait avec nous-même il y a bien longtemps. C’est aussi un pas vers le paradis.
Selon Ruiz, nous pouvons créer notre propre enfer mais aussi notre paradis sur Terre en soignant nos paroles et nos comportements. Nous pouvons donc accéder à mieux en mettant en pratique ce premier accord.
Le deuxième Accord Toltèque: Quoi qu’il arrive, ne jamais en faire une affaire personnelle
Cet accord est en lien avec le premier. C’est un concept assez intéressant mais à la fois perturbant. Ruiz explique que lorsque quelqu’un dit un commentaire bon ou mauvais sur nous , la personne le dit par rapport à ce qu’elle connaît et ce qu’elle a vécu. Ne pas en faire une affaire personnelle est de ne pas faire un accord avec ce propos et ne pas le laisser nous définir. Par exemple, si quelqu’un me dit « Wow! Tu écris vraiment bien! », je ne devrais pas le prendre personnel et laisser ces mots définir mon talent car je sais que j’ai du talent comme vous savez que vous en avez dans d’autres domaines. La personne qui m’a offert ce beau commentaire l’a fait car elle n’a peut-être jamais vu quelqu’un de jeune écrire comme je le fais. Mes paroles l’on peut-être touché car je lui ai remémoré des moments de son passé. Comme je me connais bien, j’ai pris ses paroles sans toutefois en faire quelque chose de personnelle. Autre exemple, si quelqu’un me dit que je ne suis pas intelligente, je pourrais croire ses paroles et les laisser me définir. Je me dirais alors « Comment il ou elle l’a su? ». Il faut toujours se rappeler que lorsque les gens nous disent des choses gentilles ou méchantes, cela n’a rien à voir avec nous. C’est que notre attitude, nos paroles ou nos gestes ont rouvert des plaies ou sont allés à l’encontre des croyances et accords de cette personne. Tout ce que les autres disent n’ont rien à voir avec nous.
Si nous réussissons à ne jamais prendre les choses personnelles, nous serons libérés d’un immense poids et nous pourrons être qui nous voulons sans avoir aucune peur du jugement.
Les troisième Accords Toltèque: Ne pas faire de suppositions
Ne pas faire de suppositions veut dire ne jamais penser que nous savons tout d’une situation. Il ne faut pas faire de déductions non plus, car nous prêtons des intentions aux gens. Nous créons une idée qui n’est pas toujours vraie, ce qui crée des problèmes. Supposer que quelqu’un sait ce que nous vivons, sentons ou pensons, c’est le pire moyen d’arriver à cet accord. La supposition nous fait espérer des choses qu’une autre personne ne parviendra pas à nous donner. Par exemple, supposer qu’en étant en couple avec quelqu’un, nous réussirons à le changer, à améliorer sa personnalité pour ensuite se rendre compte qu’il ne changera pas amène à de grandes déceptions . Supposer, c’est s’exposer à de grandes déceptions, tristesses et colères. Ne pas faire de supposition, c’est prendre les autres comme ils sont et leur communiquer les choses que nous voudrions qu’ils sachent. Pour arriver à ne plus faire de suppositions, il suffit de communiquer avec autrui. Demandons à l’autre son point de vue de la situation et des explications sur son comportement. Ne lui prêtons pas des intentions en supposant. Cette démarche nous aidera à passer au travers de toutes situations et de diminuer nos frustrations.
Le quatrième Accords Toltèques: Toujours faire de son mieux
Toujours faire de son mieux, c’est agir comme nous le pouvons à ce moment précis de notre vie. Il ne faut pas en faire plus car nous perdrons beaucoup d’énergie pour parvenir à notre but et nous ne vivrons plus heureux car nous serons épuisés. Il ne faut pas en faire moins non plus car nous culpabiliserons de ne pas en avoir fait assez et nous ferons face à des regrets. Notre mieux change d’un jour à l’autre dépendant de notre énergie et notre humeur. Faire de son mieux, c’est vivre pleinement son existence et de n’avoir aucun regret. Lorsque nous faisons de notre mieux, nous apprenons à nous aimer et nous ne pouvons pas nous juger, nous punir et culpabiliser car nous avons fait ce que nous pouvions. Faire de notre mieux apporte la paix en soi car nous pouvons vivre pleinement et donner aux autres puisque nous sommes comblés. C’est aussi de faire une action parce que nous le désirons et ne pas en attendre une récompense.
Ce que Ruiz souhaite que nous nous souvenions, c’est qu’en appliquant les Accords Toltèques, nous serions en contrôle de notre vie à 100% et qu’aucun rêve ou accord qui nous pourrit la vie ne nous sera administré sans notre accord.
Mes réflexions face à ce livre
Plusieurs personnes de mon entourage ont eu la chance de lire cet ouvrage avant moi. C’est ma cousine qui m’a acheté ce livre et qui m’a incitée à le lire dans l’espoir que je puisse comprendre certaines choses qu’elle ne pouvait m’expliquer lors de nos grandes conversations sur l’univers.
À première vue, je dois confesser que le roman de 135 pages ne me semblait pas intéressant. C’est seulement lorsque j’ai commencé à lire ses pages que j’y ai vu l’intérêt. Don Miguel Ruiz m’a fait voir mes relations et réflexions d’un angle différent. Il m’a confronté à mes erreurs et à tous les pactes que je fais chaque jour avec moi-même. À la souffrance et l’anxiété que je m’inflige (dans un but qui m’est inconnu), j’ai découvert que c’est la société qui m’a montré à faire ainsi.
Je dois dire que certains chapitres m’ont choquée car je n’ai jamais vue la vie de la façon dont l’a fait Ruiz. C’est après ma lecture que j’ai pu me rendre compte combien j’ai eu de la chance de toucher à ces mots. Ce livre remet en question une existence. Peu importe les problèmes que l’on peut vivre, je crois que ce livre peut nous éclairer. Il aide à remettre les idées en place et à prendre ses responsabilités. Maintenant, lorsque je parle ou réfléchis, je m’efforce de ne pas supposer, de ne rien prendre personnel et de tendre vers une parole impeccable. Lorsque j’agis, je pense à faire de mon mieux. C’est un long travail sur soi dans lequel je m’engage et j’espère que certains me suivront.
Cet ouvrage n’est en aucun cas le genre de livre impossible à saisir et c’est ce que j’ai aimé. Le roman est rempli d’exemples et Ruiz utilise des mots clairs. Il fait des métaphores et il illustre toujours ses propos. Les accords sont clairs pour permettre de suivre le fil de la lecture. Ce livre est d’autant plus intéressant car il peut être lu et relu à chaque période de sa vie et être compris différemment d’une fois à l’autre. Il peut être lu par des gens de différentes tranches d’âges. Il nous apprend des concepts nouveaux. C’est ce qui m’a plu dans cette lecture. Ce livre ouvre aussi plusieurs discussions avec nos proches.
Les Quatre Accords Toltèques est, en bref, un roman où l’on apprend à se connaître et à se questionner. Il nous aide à améliorer notre quotidien en changeant notre façon de voir la vie. Il permet de trouver sa place. J’espère avoir donné le goût à certains de se rendre en librairie pour trouver cet ouvrage constructif. Il n’est jamais trop tard pour se réinventer.
Bonne lecture et bon cheminement vers le bonheur.
Raphaëlle Mandeville
Mes sources:
– http://www.cercledevie.com/portfolio-items/la-lignee-de-don-miguel-ruiz/
– https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Art_toltèque
– https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Toltèques
– Les Quatre Accords Toltèques (le livre)
-Madame Andrea Barrios G., enseignante d’espagnol et d’anglais au Collège Saint-Paul à Varennes