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Je me souviens de mes trompes de Fallope ligaturées

On dit du Canada qu’il est un pays de bienveillance, de tolérance, d’égalité et de sécurité. Mais tout cela est faux ! Derrière ce drapeau se cachent des décennies de génocides, de discrimination et de violence envers les Premières Nations et communautés minoritaires. Cependant, peu de personnes écoutent leurs cris au génocide. Des centaines de femmes autochtones, africaines ou appartenant à d’autres ethnies dénoncent le système de santé canadien pour les avoir stérilisées de force. Ici, au Canada, des médecins s’octroient le droit de stériliser une personne sans son consentement libre et éclairé. Ces actes sont souvent accompagnés de menaces et de désinformation. De plus, le patient est rarement informé. Ce fut le cas de Nicole Awashish, en 1980, à la Tuque. Elle accouchait de son deuxième enfant lorsqu’on lui a proposé une ligature des trompes de Fallope. Comme le mentionne Mme Awashish dans le documentaire l’Enquête :
« Je n’ai pas eu le temps de réfléchir parce que j’avais déjà mes contractions. Quand tu as mal, ce n’est pas le temps de réfléchir. »
Malheureusement, celle-ci signera le formulaire de consentement avant de rentrer au bloc opératoire pour sa césarienne. Ils l’ont informée que la procédure était temporaire. Mensonge. Quelques années plus tard, elle a découvert que la procédure était irréversible. Les sentiments de culpabilité et de remords ont conduit Mme Awashish dans une dépression.  
Un autre témoignage fut recensé lors du documentaire L’Enquête. C’est celui de Maria (nom fictif), une femme de 44 ans d’origine haïtienne. En octobre 2018, Maria se présente aux urgences d’un hôpital, à Montréal. On lui apprend qu’elle doit subir une césarienne d’urgence. Au même moment, l’obstétricienne lui propose une ligature des trompes de Fallope. Marie refusa l’intervention. Deux mois plus tard, elle apprit, lors d’un suivi avec son médecin de famille, qu’on l’avait stérilisée. De plus, aucun formulaire de consentement n’apparait dans son dossier.  
En 2017, une action collective a été amorcée par deux femmes autochtones contre des médecins, les autorités sanitaires et certaines branches du gouvernement provincial ainsi que du gouvernement fédéral. Depuis, des centaines de femmes autochtones se sont jointes à leur cause. En dénonçant les actes ignobles qu’elles ont subits, elles soulignent le manque d’action du gouvernement pour prévenir, punir et réparer. Malheureusement, aucune mesure concrète n’a été mise en place par le gouvernement du Canada après la recommandation de l’ONU sur l’adoption rapide de mesures pour prévenir la pratique, punir les responsables et réparer les torts causés aux survivantes. Leur seule réponse fut la mise en place d’un comité de travail sur la question. De son côté, le Québec refuse d’y prendre place. Ne trouvez-vous pas cela déplorable ? Ces survivants méritent que leur voix soit entendue et que justice leur soit rendue ! 
 
Ilary Hernandez Machado 
Pour le cours de communication et médias Secondaire 5