Arts et littérature

Entretien avec un directeur artistique!

Faisant partie du programme des Arts de la Scène, j’ai pris l’initiative de vous présenter quelqu’un qui travaille dans ce domaine! De plus, certains nous quitteront l’année prochaine pour le cégep et n’ont pas encore trouvé leur choix de carrière, alors j’espère vous mettre la puce à l’oreille en vous faisant part d’une entrevue qui saura vous faire voir au delà des publicités! Patrick D’Anjou, directeur artistique publicitaire, a su éclairer mes pensées sur l’envers du sujet. Avant de vous laisser sur une discussion qui m’a beauc.oup plu, je vous explique un peu le travail d’un directeur artistique publicitaire! Il faut savoir que dans ce métier, il y a un client et une équipe artistique. Prenons comme exemple le collège Saint-Paul: si notre école souhaitait faire une publicité sur les programmes, elle appellerait une équipe qui serait en charge de faire les photos, les vidéos, la musique et le montage. Il y aurait des ententes, des appels, puis on obtiendrait une publicité pour le Collège. Patrick d’Anjou fait partie d’une équipe qui fait des publicités pour les clients. Voilà maintenant, vous avez une base sur le métier!

Question: Est-ce que ça te stresse de faire une interview aujourd’hui?

Réponse: Pas du tout, pas du tout.

Question: Quel a été ton parcours scolaire?

Réponse: J’ai fait mon secondaire à Vaudreuil. Ensuite, après le secondaire, je suis allé en art plastique au cégep du vieux Montréal, j’ai fait un an et demi là-bas. Après ça, j’ai transféré de cégep. Après un an et demi à Valleyfield, je suis allé au collège Salette et j’ai terminé à l’automne 96.

Question: Est-ce que tu as déjà eu d’autres idées de métiers? Si oui lesquelles?

Réponse: Euh, les métiers non. Pendant que j’étais étudiant, j’ai travaillé dans un restaurant mais, quand j’ai fini le collège Salette, je suis rentré graphiste dans des petites agences, j’ai tout de suite travaillé.

Question: Est-ce que tu peux nous expliquer ce que tu fais dans ton métier?

Réponse: Plein de choses! Ce que je fais, c’est de la création publicitaire, que ce soit numérique ou imprimé. Donc, c’est de la création numérique et imprimé.

Question: Est-ce que ton travail t’a apporté quelque chose? Des nouvelles compétences…

Réponse: Quand j’ai commencé, il y avait beaucoup de publicités imprimées, donc j’étais très fort. Après ça, quand le numérique est arrivé, je dirais vers 2005 ou 2010, ça a été nouveau pour moi, donc on travaillait différemment. Il a fallu penser différemment, apprendre des nouveaux logiciels et tout. Après ça, j’ai travaillé en création visuelle, c’est à dire faire des campagnes télé. Ça, c’est différent de faire de la télé et du web, je te dirais donc que oui, j’ai appris pas mal d’affaires!

Question: Quels projets auxquels tu as participé t’ont le plus passionné?

Réponse: C’est une bonne question! Parce qu’à chaque projet, on est toujours emballés, on a toujours une vision dans notre tête d’un projet. Après ça, il évolue pis il y a des gens qui viennent s’agripper un peu au projet alors c’est un projet évolutif tout le temps. Je te dirais que les projets les plus intéressants, ce sont ceux où t’as beaucoup de commentaires après. J’ai travaillé sur un menu de restaurant y’a longtemps et le menu était super intéressant parce que c’était comme un magazine. Donc, les gens payaient pour être dans le menu si on veut, c’était des annonces mais tout était comme un magazine! C’était super beau, c’était vraiment bien fait pour les gens qui allaient au restaurant, je pense que ça fait 20 ans! Puis, les gens avaient toujours des beaux commentaires. Les gens adoraient l’idée. Pis moi, j’étais fier de ça parce que j’avais des bons commentaires, les gens aimaient l’image du menu et ça avait gagné un prix d’imprimerie aussi. J’étais doublement fier! Donc, c’est ce que j’aime aussi, je suis toujours fier de ce que je fais, j’adore mon métier!

Question: Quelle relation as-tu avec les réalisateurs que tu côtoies? Avec ton équipe de travail?

Réponse: Je ne connais pas tous les réalisateurs personnellement mais c’est un travail d’équipe. En fait, c’est quand t’as une idée avec ton équipe pis que tu passes à la réalisation que ça devient ton collègue de travail. Ça veut dire qu’un réalisateur va avoir des idées, il va t’appeler, il va te demander ce que tu penses. Puis après, ça t’apporte des idées à toi donc ça devient comme un collègue de travail. C’est toujours des super amis après, on devient amis Facebook (rires), on s’échange des trucs, on se connaît aussi à l’extérieur du travail qu’on vient de faire. Quand tu as un projet en tête, ben des fois tu vas penser à un réalisateur avec qui t’as travaillé et qui était bon dans tel truc.

Question: Dans la vie de tous les jours, es-tu plus quelqu’un d’introverti ou de extraverti?

Réponse: Introverti.

Question: Est-ce que ce trait de caractère a un impact sur ton travail?

Réponse: Non, parce que dans le projet que je fais, c’est pas moi qui parle, c’est le client. Donc, je suis quelqu’un de discret dans vie, je suis quelqu’un qui parle pas très fort, je suis quelqu’un qui fait sa job comme il le faut. Mais quand je travaille pour un client, c’est pas moi qui parle, c’est le client. Donc, si le client veut parler fort puis il veut dire des trucs, je comprends cette idée là. Je ne transpose pas mon état personnel à mon travail. Faque je marche juste selon la demande du client.

Question: Quels sont les rêves que tu souhaites pour la suite?

Réponse: Mon travail physiquement n’est pas très demandant, donc j’espère travailler longtemps. Je pense que ce que je fais présentement, c’est quelque chose qui va durer longtemps pour moi. L’évolution est toujours là et, à l’âge que je suis rendu, je suis prêt à plein de nouvelles affaires, mais j’ai pas la même ambition que quand j’étais plus jeune. Quand j’étais plus jeune, je voulais être un peu plus reconnu dans le domaine, gagner des prix tout ça mais, maintenant, ce qui est important pour moi, c’est quand le client est super content. Bien m’entendre avec mes collègues aussi.

Question: Pour finir, quel conseil donnerais-tu à un jeune qui voudrait devenir directeur artistique?

Réponse: Il faut être super curieux. Il faut voyager beaucoup, il faut voir plein de choses. Aujourd’hui, tu peux être chez toi puis aller sur internet et faire le tour du monde. Ceux qui se feront ressortir du lot vont être différents! Ils vont aller étudier ailleurs, dans une autre langue et vont vivre une expérience différente.Sortir du cadre du quotidien, je pense que ça aide beaucoup les directeurs artistiques de nos jours, parce que celui qui va avoir vécu ça va être plus en mesure d’apporter des nouvelles idées et des nouvelles choses que les gens n’auront pas pensé parce qu’aujourd’hui le monde est plus ouvert qu’avant. Donc, les clients sont plus ouverts et ils voyagent plus que les clients de l’époque. Ils sont plus à l’affût des trucs maintenant avec internet, donc si toi t’es pas au devant de ça, tu risques de faire une job ordinaire.Tu vas peut-être être bon techniquement (comment utiliser des outils) mais, quand tu es directeur artistique, il faut que tu aies une vue d’ensemble de 360 degrés. Il faut que tu aies un bagage visuel autre que juste ton quartier à toi. Donc, si j’avais su ça à l’époque, j’aurais été un directeur artistique différent d’aujourd’hui.

J’ai passé un très bon moment avec Patrick et puis, la poutine qu’on a mangée ensemble était très bonne! J’ai trouvé ce directeur artistique vraiment passionné par son travail puis, comme je suis quelqu’un qui aimerait aller dans ce domaine, ça m’a allumée sur ce choix de carrière… J’espère que l’article vous a fait penser à la suite de votre parcours après l’école.

 

Delphine Lévesque

Précédent
Chers enfants...