Ma découverte de 2019 a été la compagnie Dans le sac, mais surtout ses fondatrices. Laurie Barrette et Stéphanie Mandréa sont des modèles qui m’inspirent. Elles savent être écologiques tout en respectant leurs limites. J’ai pu en apprendre un peu plus sur elles, sur leur vision et sur le zéro déchet en leur adressant ces quelques questions.
- Comment avez-vous commencé le zéro déchet? Y-a-t-il des personnes qui ont su vous inspirer?
On a commencé toutes les deux après la lecture du livre Zéro déchet de Béa Johnson. On faisait toutes les deux des gestes écolos dans nos quotidiens et on aimait faire des petits DIY trouvés sur Pinterest, mais c’est suite à la lecture de ce livre qu’on a eu un déclic et qu’on a eu envie de pousser l’expérience encore plus loin.
- Avez-vous eu de la difficulté à intégrer ce mode de vie et à ne pas abandonner?
Non, puisqu’on y est allées très graduellement en respectant notre rythme et nos limites et qu’on se laisse du lousse sans culpabiliser si on a un écart.
- Comment et quand votre entreprise Dans le sac est née?
En mai 2015. On a commencé en créant un sac à pain à la maison qu’on a ensuite mis sur la plateforme Etsy et, après avoir vendu 60 unités en 6 jours, on a décidé de relancer une plus grosse production et d’ajouter d’autres produits écolos à la collection.
- La préparation de produits et de repas faits maison font partie de la mentalité zéro déchet, car cela permet d’éviter le suremballage. Avez-vous l’impression de manquer de temps avec la préparation de produits et de repas faits maison?
Avec des enfants, notre horaire est un peu plus chargé qu’avant, mais on réussit encore tout de même à bien s’organiser. Parfois ça veut aussi dire de moins écouter la télévision pour préparer quelques collations pour la semaine, mais ça en vaut la peine. On fait des économies et c’est meilleur pour notre santé!
- Avez-vous converti tout votre entourage?
Ils ont tous été inspirés à faire des gestes qui sont en accord avec leur rythme de vie à eux. Certains ont commencé à faire des achats en vrac alors que d’autres font maintenant leurs propres produits de beauté.
- Est-ce que le magasinage vous manque?
On a parfois des envies, mais beaucoup moins qu’avant. On a réussi à remplacer ce besoin et perdre l’habitude de magasiner dès qu’on s’ennuie. Avec le temps, notre style s’est défini et on est moins intéressées à suivre la mode actuelle. On choisit donc des pièces plus classiques qui durent bien dans le temps.
- Est-ce que le fait d’avoir des enfants a changé votre vision du minimalisme?
Oui un peu! C’est certain qu’avoir un enfant ça apporte son lot de jouets et de vêtements et accessoires. On a appris à être plus flexibles et à accepter que tout ne peut être parfait et que c’est correct ainsi. On tente toutefois de faire les meilleurs choix en achetant usagé ou en choisissant des items plus durables.
- Si nous voulons nous lancer dans l’aventure du zéro déchet, par où commencer?
Informez-vous sur le mouvement et prenez un recul face à vos habitudes de consommation. Voyez où sont vos faiblesses pour ensuite trouver des outils pour y faire face. Pour certains, c’est le magasinage en ligne alors que pour d’autres, c’est la consommation de mets préparés suremballés. En ayant un regard honnête sur nos habitudes de vie, on peut entamer une démarche qui sera efficace pour changer ses habitudes.
- Quel est votre meilleur truc pour diminuer notre consommation de déchets et de produits inutiles?
Faire ses produits ménagers, éviter les sorties au centre d’achats lorsqu’on n’a pas de réel besoin, cuisiner plus et acheter seconde main. Faire le ménage de ses possessions aussi pour voir tout ce qu’on a accumulé au fil des ans. On peut ainsi redonner au suivant ce dont on ne se sert plus et avoir un portrait de nos habitudes.
- S’il n’y a pas d’épicerie en vrac près de chez nous, est-ce possible de faire du zéro déchet?
Bien sûr, mais même en ayant une épicerie zéro déchet à proximité, le zéro déchet absolu est impossible. On va toujours créer des déchets, peu importe ce que nous faisons, mais nous pouvons toujours faire les meilleurs choix. Si l’achat en vrac n’est pas une option, on peut acheter en gros et diviser, avec des membres de la famille ou des amis, nos achats. Par exemple, acheter 10 kg de farine et diviser en plusieurs personnes dans des contenants. Faire ses produits de beauté et ménagers est aussi accessible à tous puisqu’on utilise des produits qu’on a déjà à la maison.
- On relie souvent le végétarisme au zéro déchet. Quelle est votre opinion à ce sujet?
La consommation de viande est en effet très polluante, mais ça reste un choix personnel. Si on n’est pas végétarien, on peut réduire sa consommation par semaine en essayant des recettes végétariennes. Ça aide à découvrir de nouvelles recettes tout en réduisant son empreinte! Choisir des viandes biologiques des fermes de la région est aussi une bonne idée!
- Quels sont vos prochains projets avec Dans le sac?
On essaie de ne pas trop prévoir et de se laisser porter par ce que l’avenir nous réserve 😉
Si elles se laissent porter par ce que l’avenir leur réserve, moi, j’ai le goût de me laisser porter par leur vision. J’espère que d’autres se laisseront transporter par cette vague de changement.