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Chère famille

Ceci est une lettre fictive inventée par Amélie Marcotte. Elle parle d’un soldat démoralisé durant la Première Guerre mondiale.

21 novembre 1916
Chère famille,

Je vous écris de la Pologne, directement depuis les tranchées pour que vous sachiez que je suis en vie et que je tiens bon. Mes frères d’armes sont d’une extrême gentillesse et me protègent malgré leurs cheveux blancs. Ils sont d’une maturité hors-norme et acceptent le destin tragique qui les lie à la guerre.

Même si je tiens bon, les conditions des tranchées sont exécrables, la vue du sang sur la neige froide , la sensation du métal forgé accompagné par l’odeur de poudre à canon… Les fusillades se multiplient comme le nombre de victimes. Le son des explosions, des coups de feu bercés par les cris et les pleurs me grignotent les tympans. Le goût atroce du pain sec recouvert de boue et de sang sont servis sur de la vieille porcelaine fragile. La viande séchée en conserve me fait envier le Québec et ses bons repas. Mes rêves sont illuminés de vos voix douces et harmonieuses qui me rappellent la souffrance d’être séparé de vous. J’ai hâte de pouvoir oublier toutes les horreurs auxquelles j’ai assisté. Le général Marquis essaie tant bien que mal de redonner l’espoir aux troupes en les amadouant avec un copieux repas chaque 30 du mois. Mais ses efforts sont vains, les soldats sont plus affaiblis et démoralisés de jour en jour. En ce début de temps festif, je donnerais n’importe quoi pour tous vous serrez dans mes bras fatigués par les combats.

Mais je continue de revêtir avec fierté l’uniforme de soldats,

Joyeux Noël !
Laurent Pelletier.