Vie scolaire

Au cœur des impacts de la Covid

La vie des élèves impactée

(Livia Schoen)

 

Si vous me demandiez à moi quels seraient les impacts de la pandémie sur ma vie, mon opinion serait arrêtée. En quelques mots, j’en peux plus. Sérieusement, je ne sais même pas comment j’ai fait pour arriver jusqu’à aujourd’hui car mars 2020 me semble loin comme l’éternité. Cependant, vous partager uniquement mon opinion ne me semble pas représentatif des 900 élèves au Collège Saint-Paul et encore moins des 300 000 élèves du secondaire au Québec. C’est pourquoi j’ai décidé d’envoyer un sondage à tous les élèves de l’école pour réellement connaître les impacts de la pandémie sur leur vie d’étudiant. Étonnement, c’est presque la moitié des élèves de l’école qui m’ont répondu et ce qui m’a encore plus surprise, c’est que les réponses les plus développées venaient du 2e cycle. C’est là que j’ai compris que je n’étais pas seule, mais pas du tout. 

 

Premièrement, la question existentielle qui peut sembler banale mais qu’au contraire, c’est la plus importante. Comment allez-vous? Si parfois les adultes semblent penser que les enfants sont plus résilients, que certaines choses du monde adulte semble moins nous affecter, c’est en partie vrai mais nous avons tout de même une limite. Et cette limite, ça fait probablement des mois qu’elle a été dépassée. Seulement 8,7% des élèves m’ont affirmé que leur moral se comportait “Très bien”. La majorité m’a répondu que leur humeur était plus fragile et que les petites choses comme la météo pouvaient faire la différence entre une “bonne” et une “mauvaise” journée. 

 

Lorsque j’ai abordé la question des cours en ligne, ça s’est gâté. Pour être bien sûre d’avoir des données réelles, les secondaire 1 et 2 avaient été demandé de ne pas répondre. Donc, parmi tous les élèves du deuxième cycle, 14% ont répondu ne pas aimer l’alternance une journée sur deux au point de ne pas être fonctionnels. 60% des élèves ont affirmé que leur compréhension dépendait des cours, de la période dans la journée, etc. Le reste des élèves ont répondu que l’alternance les convenait. Voici pourquoi : plusieurs élèves m’ont indiqué que les cours en ligne les convenaient à cause de leur TDAH. Le fait d’être à la maison leur permet d’être plus flexible et de bouger davantage durant le cours, ce qui leur permettait de se concentrer, ce qui parfois dans une classe n’est pas possible. Pour d’autres, ils trouvent cela plus “relax” entre les cours à la maison. 

 

Lorsqu’on pense aux impacts que la pandémie a eu sur la vie scolaire des élèves, la plus frappante est le masque. Énormément d’étudiants m’ont dit que le masque de procédure en tout temps, pendant le cours d’éducation physique ainsi que les examens perturbent leur concentration. Il faut avouer que ce n’est pas évident de se concentrer sur un examen lorsqu’on est fatigué et si en plus on doit se concentrer sur comment on respire avec un masque, ça devient encore plus compliqué. 

 

Finalement, à la fin du sondage, les élèves avaient le choix d’élaborer une réponse plus détaillée et voici quelques unes de ces réponses :

 

“A mon avis, la pandémie a grandement affecté la motivation des élèves. Par exemple, pour l’école à la maison c’est tellement facile de ne rien faire, dans le cours d’éducation physique personne se donne à son 100% car le masque nous gène et les bulles classe nous sépare vraiment de nos amis dans d’autres classes. En bref, tout cela rend notre motivation plus difficile à trouver..”. 

 

“Moins de contacts sociaux, moins de sports et de vie étudiante, moins de sorties ou de changements de locaux (comme aller à la bibliothèque), donc moins de tout ce qui était le fun…”

 

“Le spectacle d’Art de la scène annulé. Peut-être pas de bal pour les finissants. Pas de micro-onde!”

 

“Le développement d’un adolescent. On ne peut pas se découvrir si on reste à la maison à rien faire et à ne pas avoir de contact humain. Aussi, en cours en ligne, les élèves sont beaucoup moins intéressés et concentrés qu’en présentiel.”

 

“Je ne peux plus parler à mes amis, puisqu’ils sont dans un autre groupe que moi et je ne peux pas les texter parce que le IPad est interdit aux pauses. Cet automne on sortait dehors et on pouvait se voir, mais maintenant que nous sommes à l’intérieur à cause de la température, je ne les voit presque plus.”

 

“Je suis rendu tanné de toujours porter le masque et le midi je m’ennuie alors des journées ça va, d’autres non.”

 

“Être à l’école à la maison est horrible pour moi. Ma motivation et mon moral en prennent un très gros coups.”

 

Cela est seulement quelques réponses parmi les 350 qui m’ont été envoyées. Par contre, le dénominateur commun entre pratiquement toutes les réponses : la santé mentale des jeunes est en déclin et malgré le fait que nous soyons juste des adolescents, on mérite d’être pris au sérieux. Que nous arrivera-t-il dans quelques années si dans la période la plus cruciale de notre vie nous est enlevée?  

 

De l’autre côté de la médaille 

(Juliette Nadeau)

 

La pandémie n’affecte pas seulement les élèves. Elle affecte aussi les enseignants et ceux-ci ont dû faire de gros changements pour s’adapter à toutes les mesures sanitaires. Je me demandais comment les cours se déroulaient dans les autres programmes. Celui de découverte-sport m’a le plus intrigué et c’est pourquoi je me suis informé auprès des enseignants de ce programme pour en savoir davantage.

 

Pour commencer, nous savons tous que cette découverte se démarque beaucoup pour ces sorties en plein air et ces activités stimulantes. Malheureusement, à cause de la pandémie, plusieurs centres sportifs sont dorénavant fermés. Cela n’a pas rendu la tâche facile à nos professeurs d’éducation physique pour garder la motivation des jeunes durant ces temps ardus. Par chance, les élèves peuvent toujours bouger en faisant des activités extérieures comme de la raquette et du ski au mont Saint-Bruno, ce qui leur remonte le moral.

 

Il y a aussi les cours en ligne une journée sur deux pour les élèves de secondaire 3, 4 et 5. Pour moi, le cours le plus fâcheux à suivre en ligne est le cours d’éducation physique, car j’adore les sports d’équipe et en ligne on ne peut pas vraiment faire ça. Heureusement, les enseignants ont rendu les cours en ligne du programme plus intéressants en créant des projets captivants sur les sports et la santé.

 

« Ils ont par exemple dû créer une capsule santé sur un sujet qui a un impact sur la vie des adolescents. » Monsieur Picotte, professeur en éducation physique.

 

 Avec tous ces changements et restrictions, qu’en pensent les enseignants ? Voici l’opinion de certains d’entre eux.

 

« Il est très difficile d’enseigner en temps de pandémie. En éducation physique, il y a beaucoup de contact entre les élèves et lorsque les jeunes font du sport, le port du masque devient inconfortable. J’ai souvent l’impression d’être une police des mesures sanitaires plus qu’un enseignant. Par contre, c’est agréable de voir l’impact positif que nous avons sur nos élèves. Notre cours aide les élèves à lâcher leur fou et à bouger. »  -Monsieur Picotte, professeur en éducation physique.

 

« Nous avons eu beaucoup de difficulté à faire comprendre à nos athlètes de basketball, les nouvelles mesures recommandées, car nous ne pouvions pas faire d’entraînement d’équipe, le tout était individuel et sans intervention des entraîneurs. Cette pandémie apporte du bon pour certains au niveau sportif, combien de jeunes prennent du temps aux développements des habiletés individuelles ? Il n’y a pas beaucoup de monde, la structure québécoise est basée sur la compétition et la victoire, tandis que dans plusieurs pays les compétitions ne sont pas des priorités. Nous aurions pu faire en sorte que la pandémie change notre façon de voir les choses et la façon de travailler. »  – Monsieur Simo, responsable des sports au Collège.

 

Et les équipes sportives, on en parle ? Bon, j’imagine que vous savez tous que les saisons sportives sont annulées, donc il n’y a pas de compétitions. Mais attendez, il y a quand même du positif dans tout ça !

 

« […] Nous sommes toujours en attente de savoir si nous allons être en mesure de mettre sur pied notre programme de flag football pour le printemps. Nous espérons tous que les élèves puissent y participer en avril. » Monsieur Simo, professeur en éducation physique.

 

Et oui, il se peut qu’il y ait une équipe sportive de flag football à la fin de l’hiver. Croisons nous les doigts pour que cela arrive !

 

Pour conclure, je sais que c’est dur de trouver de la motivation à travers l’historique de la pandémie, alors je vous demande seulement de prendre soin de vous et de faire des activités qui vous font du bien. On a fait un gros bout, mais il en reste encore à faire. Alors on lâche pas et on continue d’avancer !