Opinions

Éviterons-nous un autre drame?

Depuis la pandémie mondiale de COVID-19, des études ont montré une détérioration de la santé mentale. Ces études démontrent que des impacts négatifs peuvent toucher toute la population, dont les individus qui vivent déjà avec un trouble mental. Avec le stress de la pandémie et l’isolement social que nous avons vécu, les symptômes de détresse psychologique se sont aggravés.

En septembre 2022, un père de famille, qui s’identifiait depuis peu comme une femme, a enlevé la vie à sa femme de façon extrêmement violente en lui donnant 23 coups de couteau. Il a ensuite enlevé la vie à ses deux enfants âgés de respectivement 5 et 2 ans. Il a, par la suite, mis le feu à plusieurs objets. Il a couché ses enfants dans son lit et il a ingurgité du lave-glace en guise de tentative de suicide.

Les enquêteurs ignorent toujours le motif de ce geste. Selon les voisins, vers 20h30, il y aurait eu une dispute entre le couple, car ils ont entendu plusieurs bruits ainsi que des haussements de voix. «C’était assez intense » a dit une des voisines. Vers minuit, plusieurs voisins ont été témoins d’un grand «boum», comme si quelque chose était tombé ou avait frappé le mur. L’alarme d’incendie s’est alors déclenchée et de l’eau coulait sur le sol, sortant de l’appartement.

Les pompiers sont arrivés quelques temps après et ils ont découvert une scène tout droit sortie d’un film d’horreur: le corps de la mère de famille était dans la salle de bain, inerte. Dans la chambre, les enfants étaient couchés dans le lit avec leur père, qui lui seul, s’est réveillé. Les enfants n’avaient aucune trace de blessures sur leur corps. Le père, lui, avait des blessures aux mains, au cou et au torse. « Au pied du lit, un incendie a été déclenché dans un amas de plusieurs objets. Tous les détecteurs de fumée ont été détachés de leur socle et retrouvés parmi les autres objets » a dit le procureur. Selon la
Couronne, l’accusé aurait essayé de détruire les preuves avant de tuer ses enfants. Les vidéos de caméras de surveillance de l’immeuble ont montré qu’on le voyait se déplacer avec de la bière et du lave-glace. La jury de la Couronne a déclaré: « Pour une raison que nous ignorons, l’accusé a décidé d’enlever la vie à sa femme. Il a tenté de nettoyer l’endroit, mais n’a pas réussi. Il a enlevé la vie à ses deux enfants puis il a ingurgité du lave-glace pour tenter de mettre fin à ses jours. »

Selon moi, le père de famille souffrait d’un trouble ou d’un problème psychologique, parce qu’un geste comme celui-ci ne peut pas être réalisé de sang-froid par une personne qui a une bonne santé mentale. Par exemple, en 2020, un adulte sur cinq avait des symptômes de dépression ou d’anxiété, et ce, à différents niveaux de gravité. Depuis, la proportion a augmenté à un adulte sur quatre. De plus, en 2021, environ 66% de la population québécoise âgée de plus de douze ans disait avoir une bonne santé mentale tandis qu’en 2015, ce pourcentage était beaucoup plus élevé.

Pourquoi la voisine n’est-elle pas allée vérifier si tout allait bien directement lorsqu’elle a entendu crier? Avec tout ce qui se passe dans le monde, on ne sait jamais comment les gens peuvent agir et pour quelles raisons. De plus, comme il était en recherche d’identité, on ne connaissait pas sa situation familiale et la relation avec les autres peut énormément affecter la santé mentale en la dégradant. Aussi, si elle soupçonnait le père d’avoir des antécédents de violence, ça aurait pu l’alarmer dès le départ.

Pour terminer, je pense qu’il devait souffrir d’un problème de santé mentale, car un geste aussi horrible ne peut pas être commis sur un coup de tête et exécuté par une personne ayant une santé mentale excellente. Sommes-nous suffisamment informés pour pouvoir reconnaître les signes avant un drame?

Cassandra Bellerose

Précédent
Chère famille