L'Exceptionnel

À travers les lunettes de Sarah : La magie de Noël

Ah ! Les joies de l’hiver. Les tempêtes de neige, le froid glacial, les maux de dos dus à une violente chute sur la glace, les autos prises dans les bancs de neige… Je suis si heureuse de retrouver ces petits bonheurs dans mon quotidien, je m’en suis tant ennuyée ! Par contre, qui dit hiver, veut aussi dire temps des Fêtes. Ce qui se résume en gros à un long congé (c’est très relatif), à des « partys » de famille, à écouter des films quétaines de Noël avec une fin beaucoup trop prévisible, à se dresser une liste de 40 résolutions pour la prochaine année alors qu’on sait très bien qu’aucune d’entre elles ne sera accomplie et aussi à prendre un peu de poids dû au harcèlement alimentaire de la part de tes grands-mères. C’est dans ce temps de l’année qu’on passe des moments mémorables avec nos proches et qu’on se crée des souvenirs inoubliables. Il y a ceux que tu veux te remémorer et il y a aussi ceux que tu souhaites oublier, mais la vie étant ainsi faite, elle fait en sorte que tu t’en souviennes ! Il y en a qui sont drôles, malaisants ou bien tout simplement un mélange des deux. On en a tous vécus et ce sont certains de ces souvenirs que je veux te raconter aujourd’hui, ceux qui m’ont marquée à tout jamais. 

 

Le premier souvenir qui me vient en tête est probablement celui du Noël de mes 4 ans. J’étais peut-être jeune, mais je n’étais pas dupe! Pour vous faire une mise en contexte, on se trouve dans un appartement où il n’y a aucune cheminée, alors qu’on sait tous que le « Père Noël » entre par effraction par la cheminée. En plus, c’était un de ces Noëls sans neige et, dans ma petite tête, je ne comprenais pas comment ce dernier pouvait venir me donner mes cadeaux avec son traîneau, alors qu’il n’y avait pas de neige et qu’il n’y avait pas non plus de cheminée. Ce n’est aucunement louche et propice pour créer des soupçons dans la tête d’un enfant, lorsque le cousin de ta mère se décide à aller chercher quelque chose à l’épicerie une quinzaine de minutes avant l’arrivée de ce célèbre personnage. Quand celui-ci a fait apparition en sonnant à la porte, c’est là que mes doutes se sont intensifiés. Je me rappelle courir vers la fenêtre pour trouver le fameux traîneau qui n’était évidemment pas là. J’ai pris beaucoup de temps à évaluer si la personne qui se trouvait devant mes yeux était vraiment le Père Noël, parce que si c’était le cas, il avait perdu quelques kilos. J’ai donc commencé à dire à ma mère que ce n’était pas le vrai et qu’en fait c’était son cousin déguisé, mais elle persistait à me faire croire que c’était bel et bien l’homme en question. Je voyais ma cousine qui y croyait vraiment et qui ne faisait pas du tout de lien avec la mystérieuse éclipse de son père à l’épicerie. Ce qui n’aidait pas aussi, c’était le mauvais jeu d’acteur. Pour la crédibilité du personnage qu’il incarnait, sa performance méritait un gros 5 sur 10. Pour l’interprétation, je ne veux même pas en parler tant c’était mauvais. Bref, c’est la première fois que j’ai douté de l’existence de ce personnage fantastique et c’est probablement à cause de cela que je peux encore me remémorer, 12 ans plus tard, cet événement.

 

Trois années ont passé, j’étais maintenant âgée de 7 ans et ma petite sœur avait 4 ans. Cette fois, il y avait de la neige, mais toujours pas de cheminée. J’étais rendue à un âge où je commençais à remettre en question l’existence de la fée des dents, ainsi que celle du Père Noël. Malgré ces questionnements, mes parents ont réussi à laisser la magie des Fêtes régner dans notre maison et ils ont même tenté de doubler leurs efforts en demandant à mon oncle de faire le père Noël pour la soirée. Le résultat a été un réel désastre. Le jeu d’acteur était pire que celui de Roy Dupuis dans « Les filles de Caleb » ainsi que celui du cousin de ma mère, ce qui est un exploit assez remarquable et, en plus, le costume semblait venir du Dollorama. La barbe ressemblait à une espèce de gros tas de ouate collée ensemble avec la colle que tu utilisais au primaire pour faire tes bricolages. Pour vrai, même l’habit était laid et c’était impossible après ça pour moi de ne pas me poser des questions sur la vraie identité du Père Noël. J’ai donc dit à ma mère que je trouvais qu’il ressemblait étrangement à mon oncle et elle m’a fait signe de me taire, puisque ma sœur était juste à côté de moi. Le résultat n’a donc pas vraiment été concluant et c’est à partir de ce jour exact que j’ai arrêté de croire en ce dernier. Mes parents ont vraiment tout fait pour que je continue à croire en ce personnage, mais je m’entêtais à vouloir savoir la vérité. 

 

[Mon oncle, en fait le « Père Noël » et ses lunettes fumées légendaires. On m’a dit que c’était pour sa chirurgie des cataractes. De mon côté, j’avais l’œil pour détecter le faux !]

Depuis 7 ans, je cohabite avec des lutins. Eh oui, les temps ont changé. Ça n’existait pas encore ces affaires-là quand j’étais jeune. Le but de ces créatures est de faire « des mauvais coups » la nuit et de faire croire aux enfants qu’ils sont des représentants du Père Noël qui les surveillent pour voir s’ils sont sages ou non. Mes sœurs sont encore jeunes et elles croient religieusement à tout ce qui est relié à Noël. Les lutins en font partie et c’est souvent à nos risques et périls. Je dis ça parce que lorsque j’avais 11 ans, ils ont fait leur supposé « mauvais coup » et honnêtement ils m’ont plus fait suer que d’autres choses. J’avais une obsession sur les « Rainbow loom » et je laissais traîner ma petite boîte contenant les élastiques, un peu partout dans la maison. Je crois que mes parents ont décidé que c’en était plus qu’assez et ils ont donc décidé de me faire passer un message par les lutins. Tu vois probablement où je veux en venir, n’est-ce pas? Donc, effectivement, mes parents, en fait les lutins, ont éparpillé mes élastiques dans la cuisine en s’assurant de mélanger les couleurs, de sorte que je comprenne que je devais ranger mes affaires, si je ne désirais pas que ça se reproduise. Ma famille au grand complet riait de ce coup, excepté moi, qui le prenais plutôt mal et qui ramassais avec rage tous mes élastiques. Je peux vous garantir qu’à cette époque, les lutins,  je voulais les lancer au bout de mes bras. Maintenant, je n’ai plus aucune rancune et j’irais même jusqu’à dire que j’admire la créativité de mes parents, qui après toutes ces années, font de leur possible pour trouver des idées différentes afin que mes sœurs puissent continuer d’y croire. Bon, faut quand même que je me donne le crédit pour quelques-uns de ces coups quand même. Je prends un malin plaisir à voir la réaction de mes sœurs lorsqu’elles voient mon chef-d’œuvre. 

 

Pour faire bref, j’aime Noël et j’ai hâte aux vacances. Pas seulement parce que je suis tannée des examens et des dix projets que j’ai à remettre, mais aussi parce que j’ai hâte de passer du temps de qualité avec mes proches et de voir les membres de ma famille que je vois rarement. Je risque de créer d’autres souvenirs magiques ou peut-être bien certains plutôt loufoques qui me marqueront à tout jamais, comme ceux que je t’ai décrit un peu plus tôt. Sur ce, je te souhaite de passer un beau temps des Fêtes et on se revoit l’an prochain!